Les rescapés du Bataclan dévoilent les tatouages qui leur ont permis de canaliser le traumatisme
Depuis toujours, dans de nombreuses cultures, les tatouages sont des signes utilisés lors de rites initiatiques, pour marquer un passage ou un événement. De nombreuses victimes, proches de victimes ou témoins des attaques du Bataclan, en novembre 2015, ont eu l’idée de se faire tatouer pour apaiser leur peine, faire leur deuil ou simplement se souvenir à jamais.
Un moyen de canaliser leur peine
Pour canaliser leur traumatisme et comme signe de courage pour afficher leur force face aux assaillants, de nombreuses victimes ont décidé de se faire tatouer. Certains ont opté pour des messages, d’autres pour des signes qui rappellent l’horreur vécue.
Laura traumatisée
Laura Levêque, par exemple, s’est réveillée sous les décombres et les cadavres. « J’ai transporté 130 corps. J’étais recouverte de chair et de sang ». Mais les tatouages l’ont aidée à transformer l’horreur en quelque chose de beau. Elle a fait tatouer un corbeau, avec une éclipse et un serpent qui se mord la queue, cela représente le cycle de la vie.
Nahomy rend hommage au groupe
Nahomy Beuchet, qui comme les centaines de spectateurs présents venaient assister à un concert de hard rock, a écrit sobrement sur son bras : « Peace, Love, Death Metal ». Il s’agit du titre de l’album du groupe qui jouait sur scène ce soir-là. Il y a aussi une référence au death metal, le genre du groupe, qui veut dire « metal de la mort ».
Le slogan de Paris a beaucoup inspiré
Sophie qui a reçu des impacts de balles à la jambe a préféré avoir un tatouage de la fameuse icône de la Journée des morts mexicaine. D’autres ont dessiné leur cœur blessé ou encore la devise de Paris : « Fluctuat nec mergitur », comme Ruben ou Marie, qui y a ajouté la force du lion. Et quoi de plus symbolique que l’énorme phénix de Stéphanie, pour renaitre de ses cendres.