C8 : une nouvelle sanction vient de tomber pour la chaîne
L’Arcom a de nouveau frappé. C8, bien connue pour ses émissions populaires, a été sanctionnée pour des publicités clandestines. Une amende symbolique d’un euro a été infligée après la diffusion de marques de baskets visibles en gros plan. Revenons sur les faits et les répercussions pour la chaine et ses programmes phares.
Les faits reprochés à C8 : une accumulation de sanctions
C8 connait bien les sanctions. En huit ans, ils ont accumulé 7,6 millions d’euros de pénalités, principalement pour les débordements de son émission « Ne touche pas à mon poste » (TPMP). La dernière peine concerne des publicités illicites dans « PAF ouvert à tous avec Baba » et « Face à Hanouna ». Les baskets des participants y apparaissaient en gros plan, avec la marque bien visible. L’Arcom, après une révélation de l’informé confirmée par l’AFP, a infligé une contravention d’un euro à la chaine.
Cette condamnation symbolique suit des infractions plus lourdes. En juin 2023, C8 avait déjà écopé de 200 000 euros d’amende pour des messages marketing clandestins dans d’autres émissions de Cyril Hanouna. D’autres chaines comme Canal+, France 3, et TMC ont également été repérées pour des publicités similaires, mais sans sanction financière.
L’impact des sanctions sur la chaine et ses émissions
La situation de C8 est encore plus préoccupante avec la récente décision de l’Arcom de ne pas renouveler sa fréquence TNT, effective au 28 février 2025. Cette décision suit des débordements récurrents et souvent sanctionnés, principalement lors de TPMP. L’Arcom a exprimé son agacement face à la gestion de l’antenne de C8, critiquant le manque de maitrise de cette dernière.
Malgré les efforts de la direction de C8 pour se sauver, comme proposer de retransmettre TPMP avec un différé de 15 à 45 minutes pour couper les séquences problématiques. L’Arcom n’a pas été convaincue. Si elle perd sa fréquence TNT, elle pourrait poursuivre sa diffusion via les bouquets de chaines des opérateurs télécoms. Ou sur des plateformes numériques telle que YouTube. Cependant, une réduction de l’audience est à prévoir, impactant les recettes publicitaires et les revenus de celle-ci.
Les options futures pour C8 face à cette crise
L’avenir de C8 reste incertain. Canal+, propriétaire de C8, peut encore saisir le Conseil d’État pour contester la décision de l’Arcom. Si cette démarche échoue, l’entreprise privée aura deux options : éteindre la chaine ou poursuivre sa diffusion sur d’autres réseaux. Selon Jérôme Bodin, analyste chez Oddo BHF, la perte de la fréquence TNT réduirait mécaniquement l’audience de C8, aujourd’hui à 3,1 %, ce qui affecterait ses recettes promotionnelles.
Cependant, François Laroze, directeur financier de Vivendi (maison-mère de Canal+), est optimiste. Il estime que la part publicitaire reste minoritaire dans les revenus du groupe et que les équilibres pécuniaires ne seront pas fondamentalement bouleversés. Néanmoins, Vivendi et Canal+ défendront leur position.
Le cas de C8 illustre les défis auxquels les chaines de télévision font face. Les condamnations et la disparition de la fréquence TNT montrent les tensions entre régulateurs et la société Canal. L’avenir de C8 dépendra des décisions à venir et de la capacité de la chaine à s’accommoder à un paysage médiatique en mutation.
L’affaire C8 est loin d’être terminée. Entre sanctions, perte de fréquence TNT et adaptations possibles. La chaine devra naviguer habilement pour maintenir son audience et ses revenus. Le dénouement de cette situation complexe sera suivi de près par les observateurs des médias et du régulateur de l’audiovisuel.