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De Loft Story aux Marseillais : Comment la télé-réalité française a muté en quelques années !

Publié par Romane TARDY le 18 Oct 2020 à 15:31
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Il y a maintenant 19 ans, la télé-réalité française débarque sur les écrans. Loft Story et la célèbre Loana vont montrer le chemin aux générations suivantes. Aujourd’hui, les émissions se multiplient et elles sont bien différentes des premières. Comment expliquer le succès de la télé-réalité aujourd’hui ? Quelles sont les évolutions marquantes à soulever ? Le Tribunal Du Net a enquêté pour vous !

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Loft Story : les débuts de la télé-réalité

Le 26 avril 2001, Loft Story débarque sur les écrans et se présente comme la première émission de télé-réalité française. Le principe : enfermer onze célibataires, qui sont alors coupés du monde, dans un loft où toutes les pièces sont équipées de caméras et de micros. Les images sont ensuite rapidement montées et diffusées en quotidienne. Loana va remporter cette saison et devenir très célèbre. La télé-réalité apparaît alors rapidement comme un nouveau tremplin pour les jeunes vers la célébrité. La jeune femme a expliqué au Tribunal Du Net lors d’une interview exclusive qu’elle avait participé à l’émission pour s’amuser : « Nous quand on a fait ça, on a fait ça pour le fun » .

Aujourd’hui, les émissions se multiplient que ce soient des programmes pour chercher l’amour, des émissions de survie ou encore des compétitions, tout est désormais possible. Comment la télé-réalité française a-t-elle alors évolué en 20 ans et comment expliquer son succès ?

La vidéo du jour

Place à de nouvelles émissions !

Tout d’abord, les émissions de télé-réalité qui fonctionnent aujourd’hui sont bien loin de Loft Story, ne serait-ce que sur le concept. En effet, on constate une chute des émissions d’enfermement total dont le dernier survivant était Secret Story, même sort pour les télé-crochets. Depuis c’est une nouvelle génération de programmes qui a vu le jour à travers deux chaînes porteuses NRJ 12 et W9. A la manière des Anges ou des Marseillais, les candidats sont emmenés dans des lieux paradisiaques et des villas de rêve dont ils peuvent sortir librement.

Les émissions en direct avec des votes et des quotidiennes sont aussi de moins en moins fréquentes. Il y a une réelle volonté de bien choisir les passages pour ne pas ennuyer le téléspectateur en gardant les moments forts. Toutefois, cette nouvelle génération n’a pas eu raison des télé-réalité de survie tel Koh-Lanta dont le succès est encore au rendez-vous et qui passe pourtant à l’écran depuis 2001.

La formule magique des nouvelles télé-réalités

Comment expliquer le succès de ces nouvelles télé-réalités ? Eh bien, la formule amour, sexe, amitié et surtout disputes fonctionnent toujours très bien et a même été accentué. Toutefois, on reproche aux émissions d’aujourd’hui une stigmatisation des candidats qui ne reflètent pas bien la société. Lors d’une interview à Sud Radio, l’ancienne productrice de Loft Story dénonce les clichés retrouvés dans des émissions telles les Marseillais et regrette l’époque Loft Story.

« J’étais au début de la télé-réalité. (…) J’ai mis à l’antenne par exemple sur le casting du premier Loft, Loana. Elle n’était pas là parce qu’elle était bimbo mais pour sa personnalité. J’ai mis à l’antenne des gens très différents sur le Loft qui correspondaient à la société actuelle, en 2001. Ça n’a rien à voir avec ce qu’on appelle la télé-réalité aujourd’hui, Les Marseillais, La Villa des cœurs brisés et tous ces trucs-là. (…) Il n’y a que des filles qui, dès le premier cachet, vont se refaire les seins, se botoxer à 20 ans. Il n’y a que des garçons écervelés. Je ne dis pas qu’ils sont idiots mais ils jouent aux idiots. Il faut changer ça » .

N’est-ce pas cependant une certaine façon de garder la notion de divertissement ? Il est vrai que certaines télé-réalités ont eu du succès aussi grâce à des phrases cultes et pas toujours très recherchées. Personne n’a oublié le célèbre « Non mais allô quoi, t’es une fille t’as pas de shampoing » de Nabilla dans Les Anges 5.

La professionnalisation des candidats de télé-réalité

Une autre stratégie des nouvelles télé-réalités est de conserver les candidats emblématiques voire de les starifier. En effet, les émissions sont de plus en plus nombreuses à reprendre des candidats qui ont déjà participé à des aventures. C’est d’ailleurs sûrement ce qui fait le succès de la télé-réalité par excellence Les Marseillais. Les téléspectateurs se sont attachés à cette famille. Le succès se joue aussi dans l’après télé-réalité puisque les candidats sont très actifs sur les réseaux sociaux et partagent avec leur communauté leur quotidien. Cela permet, en effet, de prolonger leur attachement en attente d’une prochaine émission.

Cet après télé-réalité est aussi ce qui a professionnalisé les candidats. Maintenant, c’est comme un métier. En effet, les personnalités, grâce à leur popularité gagnée à l’écran, travaillent pour des marques à travers des placements de produits. Paga, un personnage phare des Marseillais, a confirmé cette professionnalisation lors d’une interview à Sam Zirah. « A la base, ce n’est pas un métier (…) De plus, en plus, les gens ils calculent, ils perdent leur âme » , regrette alors Paga. Cette évolution n’est donc pas forcément bénéfique selon lui car cela entraîne une perte « d’authenticité » .

Etude de cas

Enfin, faisons une étude de cas de cette évolution. Un an après Loft Story, c’est L’île de la tentation qui apparaît sur nos écrans en 2002. Des couples se confrontent à des tentateurs et des tentatrices pour tester leur amour. 20 ans plus tard, l’émission a fait son grand retour avec les codes de la nouvelle télé-réalité. Dans la première saison, les téléspectateurs se rappellent du couple emblématique Brandon et Diana et des scènes osées. Dans la nouvelle saison, les moments marquants sont davantage les feux de camp où chaque membre du couple découvre des vidéos de l’autre. Un moyen très simple de faire éclater les ressentiments en choisissant bien les images. Toutefois, les candidats sont placés sous la bienveillance de Julie Taton.

Encadrer ces moments de ressentiments est un moyen d’échapper à la violence : « Là où les premières télé-réalités valorisaient des comportements de gens violents entre eux, et où on considérait que le plus malin était le plus violent, aujourd’hui, on est plutôt dans une période où on va prôner la solidarité, l’entraide, la bienveillance » , explique Nathalie Nadaud-Albertini, sociologue des médias et chercheuse associée au CREM au HuffPost.

C’est une autre stratégie de faire revenir des années après une ancienne émission mais remaniée : « C’est surtout le souvenir que l’on va réactiver: en montrant qu’on a progressé par rapport au premier concept et à ce qui laissait à désirer, parce qu’on veut faire une télé-réalité plus éthique. Quand des émissions reviennent, il y a toujours une pointe de nostalgie des téléspectateurs, c’est le truc d’appel, l’accroche » , explique la sociologue.

En tout cas, la télé-réalité semble avoir encore de belles années devant elle et qui sait à quoi elle ressemblera dans 10 ans !

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