Football : La Coupe du monde féminine en grand danger
Jugées « inacceptables » et « très décevantes », Gianni Infantino, président de la FIFA, exprime son mécontentement face aux offres de diffusion à la télévision faites par certains pays d’Europe à l’instar de la France. Une situation qui représente un vrai risque quant à la retransmission de la compétition de football.
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Le football encore très inégalitaire
Alors que la Coupe du monde masculine est un des événements les plus suivis de la planète, la version féminine du championnat peine encore à trouver des diffuseurs. Devant se dérouler en Australie du 20 juillet au 20 août 2023, aucun des cinq pays accueillant les principales ligues de football européennes n’est parvenu à faire une offre raisonnable pour sa retransmission à la télévision.
Que ce soit la France, l’Italie, l’Espagne, l’Angleterre ou encore l’Allemagne, tous les Etats composant le « Big Five » ont proposé des sommes « très décevantes et tout simplement inacceptables » selon Gianni Infantino.
Un fait qui s’explique malheureusement par le simple principe de l’offre et de la demande comme le conçoit Pierre Maes, consultant international en droits TV du sport :
« Les ayants droit veulent de l’argent que les télés ne veulent pas donner. On sait bien que les droits télé ne sont tirés vers le haut que lorsqu’il y a une concurrence entre les médias pour les acquérir. Ici ce n’est pas le cas, donc ces chiffres restent bas dans ces cinq pays majeurs, qui constituent l’essentiel des revenus mondiaux d’une Coupe du monde de football féminin. »
20 Minutes – Pierre Maes
Pour le moment, peu de chaînes se sont défendues sur le sujet. Seul le groupe M6 a souhaité indiquer à nos confrères avoir « formulé une offre cohérente par rapport au marché » mais qui cependant aurait été « refusée il y a quelques semaines » par la FIFA.
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« Une gifle à toutes les grandes joueuses »
Si TF1 avait conclu un marché avec la fédération qui lui a permis de récupérer les droits de la Coupe du Monde féminine de 2019 pour un montant total de près de 19 millions d’euros, cette année aucune chaîne n’a su être convaincante aux yeux de la Fifa.
Du point de vue de Gianni Infantino, « Les chaînes publiques ont en particulier le devoir de promouvoir le sport féminin et d’investir en sa faveur« . Justifiant ses propos, il avance que « les diffuseurs paient 100 à 200 millions de dollars pour la Coupe du monde masculine », mais « n’offrent que 1 à 10 millions de dollars pour la Coupe du monde féminine ».
Mais alors que ce dernier compare ses tensions commerciales à « une gifle à toutes les grandes joueuses et à toutes les femmes du monde », il estime que tant que les diffuseurs ne proposeront pas un contrat sensé, la FIFA n’acceptera pas de retransmettre l’événement à la télévision au sein du « Big Five ».
Pour autant, il n’y aurait pas vraiment d’inquiétudes à avoir. Même si ce dernier explique sa décision par sa volonté de ne pas « sous-vendre ce Mondial féminin », il s’agirait d’un coup de bluff pour faire pencher la balance des négociations.
En effet, les médias ne prendront sûrement pas le risque d’augmenter leurs offres alors que le championnat se jouera avec 10 heures de décalage horaire entre la France et l’Australie d’après Pierre Maes. Ainsi, les matchs seront souvent programmés dans l’hexagone aux alentours de midi, ce qui ne manquera pas d’impacter l’audience.
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