Violences conjugales: des bracelets anti-rapprochement distribués dans cinq juridictions
Depuis quelques mois déjà, le gouvernement fait du combat contre les violences conjugales une priorité. En 2019, le taux de féminicide a augmenté de 21% en France, soit 146 femmes mortes sous les coups de leur compagnon ou ex-compagnon. Un chiffre alarmant qui a poussé les autorités à prendre des mesures plus strictes que les simples avertissements et les ordonnances restrictives. A partir de ce vendredi, des bracelets anti-rapprochement seront distribués afin de géolocaliser les conjoints ou ex-conjoints violents.
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La lutte contre les violences conjugales traitée en priorité
Le bracelet anti-rapprochement consistera à tenir éloignés les hommes violents de leurs conjointes ou ex-conjointes. Pour ce faire, ils émettront une alerte au moment où ces derniers s’approchent de leurs victimes. Distribués dans cinq juridictions dans un premier temps, il seront ensuite généralisés sur tout le territoire.
Réclamé depuis des années en France, il s’est avéré être très efficace en Espagne. Mesure phare du Grenelle contre les violences conjugales qui a eu lieu en automne 2019, il va enfin pouvoir faire ses preuves un an plus tard. Le Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti s’est rendu ce jeudi au tribunal de Pontoise pour le déploiement des bracelets.
Un dispositif efficace en cas de danger
Bien que 1 000 bracelets soient déjà disponibles, ils seront attribués progressivement au cas par cas des dossiers de violence conjugale. Il pourra être administré sur décision d’un juge dans le cadre d’une affaire pénale mais aussi par un juge aux affaires familiales.
Pour que la victime soit prévenu de la présence du conjoint ou ex-conjoint violent à proximité, un boîtier lui sera fourni. Il affichera un rond rouge en cas de danger potentiel. Elle sera alors appelée puis guidée pour se mettre à l’abris. Si l’homme violent refuse de s’éloigner de sa victime, un appel prioritaire sera alors passé à la police afin que des agents puissent intervenir. Il est toutefois possible pour la victime de déclencher elle-même le système d’alerte. Cette nouvelle mesure s’avère très rassurante pour les femmes victimes de violences.
L’Espagne, modèle européen
C’est l’Espagne, vrai modèle en matière de lutte contre les violences conjugales, qui a inspiré cette décision. Depuis 2009, ce dispositif de géolocalisation des conjoints violents a fait ses preuves. Et pour cause, aucun féminicide n’a été commis par un homme équipé d’un bracelet jusqu’ici. Plus de 8 000 bracelets ont été utilisés en tout depuis 2009 dont 2000 sont encore actifs aujourd’hui.
Mais les associations féministes, bien que satisfaites par la mise en place de cette mesure, restent sceptiques. En effet, ne seront concernées par cette mesures que les femmes jugées comme étant dans une situation « suffisamment grave ». Et grâce aux chiffres on constate effectivement que les bracelets ne représentent que 4% des ordonnances de protection policière pour les violences faites aux femmes.
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