Un gynécologue suspendu après avoir refusé une patiente transgenre
Reconnu coupable de discrimination transphobe, le praticien a été suspendu durant un mois par l’Ordre des médecins régional.
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Il refuse une patiente transphobe et s’en vante
Pas une vraie femme. C’est ainsi que la patiente de ce gynécologue de Pau s’était vue qualifiée par un médecin. En août 2023, une femme transgenre prend rendez-vous dans un cabinet de gynécologie après avoir ressenti des douleurs à la poitrine. Seulement, une fois sur place, elle est éconduite par le praticien et froidement mise à la porte par sa secrétaire.
Une expérience traumatisante dont son compagnon a fait part dès le lendemain sur la page Google du gynécologue. « C’était le premier rendez-vous de ma compagne trans, il a refusé de la recevoir, sa secrétaire nous a jetés froidement. Je déconseille, plus jamais », a-t-il écrit.
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Ce à quoi le principal concerné a répondu qu’il s’occupait uniquement de « vraies femmes », ajoutant qu’il n’avait « aucune compétence » pour s’occuper des hommes « même s’ils se rasent la barbe et qu’ils viennent dire à ma secrétaire qu’ils sont devenus des femmes ». Soucieux de faire passer le message au plus grand nombre, il a conclu sur cette phrase : « Je vous remercie d’avoir informé les personnes trans de ne jamais venir me consulter ».
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Deux plaintes, enquête pénale,
Les échanges houleux entre les deux hommes ne sont évidemment pas passés inaperçus. Si bien que deux associations sont immédiatement montées au créneau. Ainsi, SOS Homophobie et SOS Transphobie ont déposé deux plaintes qui ont engendré l’ouverture d’une enquête pénale.
Ce 16 janvier, l’Ordre des médecins de Nouvelle-Aquitaine a finalement tranché. Un acte de sanction de six mois d’exercer, dont cinq mois avec sursis, a été émis en première instance par la chambre disciplinaire. Une décision dont le gynécologue peut faire appel s’il le souhaite.
Face à la colère des associations et la médiatisation de son affaire, l’homme avait fini par s’excuser à demi-mot auprès de la communauté trans. Il avait notamment déclaré qu’il comprenait qu’elle ait été blessée « par des propos [qu’il] n’aurai[t] probablement pas dû tenir ».