« Je l’ai trouvée dans un couloir » : Josette, 83 ans, décédée après avoir attendu 44h aux urgences
Un épisode plus que traumatisant pour Josette et sa famille. La fille de la patiente, Marie-Pierre Mazzaggio, a décidé de porter plainte contre l’hôpital Simone-Veil d’Eaubonne. Résidente d’un Ehpad, elle a été laissée dans le couloir des urgences pendant 44h. Un évènement terrible qui l’a marqué au point où, en rentrant, elle a refusé de manger, se laissant m*urir.
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Un passage déclencheur
Josette, 83 ans, résidente dans un Ehpad, a été emmené à l’hôpital d’Eaubonne le 19 janvier pour des problèmes d’oxygénation. Arrivée aux urgences qui étaient encore dépassées, elle est mise sur un lit dans un couloir, on la recouvre d’un simple drap, et elle va rester là durant presque deux jours. Une petite compote pour seule collation. Sa fille Marie-pierre va la rejoindre vers 21h, soit deux heures après son arrivée. Elle découvre avec effroi sa mère frigorifiée dans ce couloir. Les urgences n’avaient pas de couverture à prêter.
« Comme j’avais une doudoune, je l’ai mise sur elle pour qu’elle puisse se réchauffer un peu. »
Elle va attendre une journée entière avant de voir le médecin. Au cours de ces premières vingt-quatre heures dans l’hôpital, elle ne va pas être changée. De plus, le professionnel de santé va déclarer que l’état de santé de la vieille dame est très préoccupant, elle doit être immédiatement hospitalisée. Une recommandation du médecin qui ne sera hélas pas suivie.
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« C’était la cour des miracles »
Si Josette devait en effet être hospitalisée au service de gériatrie de l’hôpital, elle n’y sera jamais admise à cause du manque de place.
« Elle devait normalement être transférée en unité gériatrique aiguë, mais il n’y avait pas de place. »
Marie-Pierre a confié au Parisien, que le cas de sa défunte mère n’était pas isolé. En effet, lorsqu’elle est arrivée aux urgences, il y avait plusieurs patients dans le même cas que Josette.
« C’était la cour des miracles. Tout un étalage de brancards. On voit aussi le désarroi des soignants vis-à-vis des patients qui arrivent. »
Sa fille témoigne aujourd’hui pour que son histoire soit reconnue. Pour elle, il est clair qu’il ne faut pas passer sous silence ce type d’évènements graves.
« Je veux qu’il y ait une reconnaissance des manques et des négligences sur les personnes vulnérables comme ma maman. Nous sommes en 2023, en France, on a un système hospitalier qui devrait être à la pointe. Laisser une femme de 83 ans sur un brancard, sans couverture, pendant 44 heures, ce n’est pas possible. Il faut dénoncer ce genre de choses. »
« Ma mère a toujours été une battante »
Après cet épisode, Josette s’est laissé dépérir à l’Ehpad. En effet, sa famille explique que cela a été un véritable traumatisme pour cette résidente.
« Ma mère a toujours été une battante, elle allait jusqu’au bout des choses. Mais ce passage a été déclencheur pour elle d’un ‘je ne veux plus' »
Pendant les quinze jours qui ont suivi son passage aux urgences, la vieille dame a arrêté de manger, et s’est affaiblie. C’est pourquoi, aujourd’hui, Marie-Pierre porte plainte contre l’établissement de santé.
Elle s’est dite « déterminée et prête à aller jusqu’au bout » au motif de « délaissement d’une personne hors d’état de se protéger ». Le parquet de Pontoise a ouvert une enquête et l’hôpital d’Eaubonne risquerait gros. Si la situation est reconnue comme étant un délit, cela pourrait être puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.
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