« Les violences conjugales vont de la première insulte jusqu’à la mort » : Tatiana-Laurence Delarue raconte son passé de femme battue dans un témoignage émouvant
Révélée dans Secret Story et ex-chroniqueuse de C8, Tatiana-Laurence Delarue s’est livrée sur son passé de victime de violences conjugales, ce week-end. Depuis plus d’une dizaine d’années, elle se bat pour délivrer la parole des femmes et alerter les pouvoirs publics.
À chaque parole, une douleur plus forte. À 37 ans, Tatiana-Laurence Delarue, chroniqueuse télé, est une ancienne femme victime de violences conjugales. En 2007, Tatiana-Laurence Delarue acquiert une notoriété en participant à la première édition de Secret Story pour faire connaître son combat contre les violences conjugales.
Dix ans après le succès de son livre « Au Nom Des Femmes Battues« , elle se lance dans l’écriture d’un nouvel ouvrage intitulé « 10 ans après… Vivre heureuse après les violences conjugales » sorti en juin dernier, aux éditions Josette Lyon. Vingt-ans plus tôt, elle a fait la rencontre d’un homme qui deviendra son bourreau pendant un certain temps. Pour le média « Fraîches » , elle raconte son calvaire où elle a échappé de peu à la mort.
Des coups, des gifles et des viols
À tout juste 12 ans, Tatiana-Laurence Delarue perd sa maman, assassinée par son beau-père violent, jaloux et diabolique. Ce féminicide la marque profondément et, à 16 ans, elle se retrouve à devoir passer de l’enfance à l’âge adulte après avoir été renvoyée de chez elle. Généreuse et bienveillante, la jeune femme n’hésite pas à aider ses amis dans le besoin et fait la rencontre d’un garçon, après un énième acte complaisant. Ce dernier la prend dans ses filets en lui racontant son, soi-disant, passé douloureux. En se rendant compte de ses mensonges, elle le renvoie de chez elle mais ce dernier la frappe. Fille de victime de féminicide, elle décide de se rebeller « car je ne voulais pas vivre la violence comme ma mère. » Néanmoins, la première gifle l’a fait basculer dans la soumission.
Manipulateur et pervers-narcissique, cet homme lui demande pardon à chaque fois qu’il la frappe : « Il s’excuse, il est gentil, il me couvre de bisous et de cadeaux » raconte t-elle pour Fraîches. Dans cette emprise psychologique, elle commence à avoir une véritable relation de couple avec ce dernier et s’installe chez les parents de son nouveau petit-ami.
Cependant, la situation s’envenime dangereusement : « Il est devenu encore plus violent physiquement, psychologiquement et sexuellement. Ses mains me violentaient, me donnaient des coups. Il m’insultait, me disait des choses atroces. Il avait les yeux du diable » relate-t-elle. Face à cette pression gargantuesque, il l’a viole à plusieurs reprises en « lui cognant la tête au mur, en la fessant saigner » : « Il s’en foutait de moi, il me forçait à avoir des actes. »
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Tatiana-Laurence Delarue : « Je pense que je serais morte si je ne l’avais pas rencontré »
Un jour, elle tombe enceinte et décide d’avorter : « Je me suis rendue à l’hôpital et il m’a suivie en me disant : ‘Si tu descends à l’arrêt de l’hôpital, je te tue’ . » Elle renonce finalement et subit 9 mois de grossesse et de violence : « Les violences conjugales ça va de la première insulte, jusqu’à la mort » lâche t-elle.
Avec son enfant, elle supporte plusieurs mois de tensions et de coups jusqu’au jour où cet homme la séquestre chez lui pendant plusieurs jours : « Il m’a frappée plus fort que d’habitude en me lançant sur une chaise, en m’étranglant avec un tuyau d’aspirateur. Il m’a violentée dans tout l’appartement. Son père lui a même donné un couteau en lui disant : ‘Oh tu peux la finir’ . » Seule dans un grenier, dans le froid et la douleur des blessures, Tatiana-Laurence Delarue est sauvée par sa belle soeur qui la sort de cet enfer.
Elle se rend directement à l’hôpital pour être soignée: « Un médecin m’a dit ‘je ne sais pas comment vous avez fait pour être encore vivante’ . » Grâce au soutien d’un avocat, elle tente de se reconstruire en louant un appartement et en trouvant un job. Cette envie de se battre se fait aussi à l’aide de son mari, Xavier, qui la soutient depuis près de dix-sept ans : « Je pense que je serais morte si je ne l’avais pas rencontré. »
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