Coronavirus : l’annonce de la date de fin du confinement va soulager de nombreux Français
Stéphanie Lizy-Destrez est spécialiste des questions de confinement lors des vols spatiaux habités. En effet, plusieurs astronautes, comme le célèbre Thomas Pesquet, sont restés confinés dans des stations spatiales, pendant des durées invraisemblables. Cette enseignante-chercheuse à l’Institut Supérieur de l’aéronautique et de l’espace (ISAE-SUPAERO) de Toulouse a pris le temps d’expliquer les contours du confinement aux journalistes de La Dépêche.Â
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Des phases psychologiques changeantes et une solitude à bannir
Stéphanie Lizy-Destrez connait, mieux que personne, les contours du confinement. En effet, elle est revenue sur certains aspects de l’isolement qui expliquent certains de nos comportements ou humeurs. Ses propos rassurent. C’est humain de sentir des changements psychologiques, lorsque notre horizon est embrumé.Â
« Lors d’expériences d’isolement que nous avons menées, il a été observé des évolutions de comportement. Une première phase pendant laquelle les participants sont très dynamiques, motivés et ont une vision positive de la situation. Une seconde, plus difficile, où les confinés sont négatifs, plus critiques, moins tolérants aux contraintes et enfin, une troisième phase où l’optimisme revient car la sortie est proche et la satisfaction d’avoir pu surpasser les obstacles.« , rapporte la spécialiste.
De plus, la chercheuse rapporte que les interactions sociales doivent être mises en balance avec l’intimité. En effet, « la solitude et la promiscuité sont effectivement deux difficultés à dépasser pendant cette période de confinement. Parce que nous avons besoin d’interactions sociales et de temps pour soi. »
Il est donc important de garder un espace personnel: « Pour la promiscuité, il faut pouvoir laisser à chacun du temps et de l’espace pour pouvoir s’isoler même dans un petit appartement, à travers un livre, à travers un film ou le temps d’une douche. Cela demande plus d’efforts de chacun pour respecter les besoins des autres. »
Connaitre la fin de cet isolement permettrait de mieux le surmonter
Selon la spécialiste, il est nécessaire d’avoir une borne temporelle. Connaître une date de fin permettrait de mieux vivre cette expérience, parfois très compliquée. En effet, nous ne sommes pas égaux face à l’isolement. Quand certaines personnes sont confinées dans des grandes maisons avec jardin, d’autres sont piégés à plusieurs dans des appartements minuscules.
« C’est le flou sur la durée du confinement qui est le plus anxiogène, l’incertitude sur la date de fin. Nous avons besoin de connaître combien de temps va durer cette épreuve pour mieux la surmonter. À la différence du confinement d’un astronaute dans la station spatiale internationale par exemple, le confinement que nous vivons actuellement n’a pas été choisi et constitue donc une épreuve à passer. Il est nécessaire de communiquer sur la date de fin de cet épisode contraignant auprès du grand public, car l’humain a besoin d’une échéance pour mieux supporter une telle situation. «Â
De plus, Stéphanie Lizy-Destrez raconte, aux journalistes de la Dépêche, la quarantaine vécue par ses étudiants volontaires. En effet, il s’agissait d’une expérimentation qui visait « à analyser les performances et l’attention des astronautes en période de confinement« . Cloitrés dans des chambres de 12 m2, ils devaient récolter leurs données physiologiques et psychologiques.
Après analyse de leurs données, la spécialiste a observé un changement des étudiants après cette expérience: « les participants à ce genre d’expérience reviennent plus matures, plus à l’écoute… Nous sortirons probablement transformés de cette période.  »Â
Quoiqu’il arrive, le confinement va changer notre manière de voir le monde, de l’expérimenter, de le consommer. Ce moment inédit de l’histoire restera gravé dans nos mémoires et permettra de revoir nos priorités.Â
Source: La dépêche.
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