Plusieurs femmes s’affichent en burkini pour défendre leur liberté
Le week-end dernier, une dizaine de femmes se sont baignées dans une piscine municipale de Grenoble avec un burkini, vêtement parfois interdit dans certains lieux publics. Elles ont revendiqué le droit de se baigner librement.
« Nous sommes l’organisation des gens qui se bat contre toutes les injustices » , tels sont les mots de l’association, Alliance Citoyenne. Dimanche dernier, les femmes de ce collectif ont suscité la polémique en allant se baigner dans la piscine municipale de Jean-Bron de Grenoble, vêtues de burkini. Avec ce maillot de bain, couvrant tout le corps, elles prônent un acte de « désobéissance civile. »
Défendre la liberté de toutes les femmes
Selon le collectif, elles étaient sept femmes et une « trentaine de bénévoles de l’association qui se sont données rendez-vous à la piscine à 15h30. » Malgré l’interdiction du port du burkini dans le règlement intérieur de ce lieu, elles ont filmé leur révolte pendant quelques secondes et se sont fait arrêter par les vigiles de la piscine. Sur leur post Facebook, elles assument avoir voulu « contrer le règlement » et poursuivre « la campagne de désobéissance civile entamée en mai dernier pour les droits civiques des femmes musulmanes voilées. » Le but de cette action est de défendre la liberté des femmes de faire ce qu’elles veulent de leur corps, de s’habiller comme elles le veulent et de défendre la liberté de religion. Avec la canicule, elles « contestent la volonté d’Eric Piolle Maire de Grenoble de reporter à plus tard l’ouverture des piscines publiques aux femmes musulmanes voilées. »
Des avis partagés sur la question du burkini
Dans une société où les françaises musulmanes sont très peu nombreuses, la plupart des individus ont un avis sur la question du burkini, même si ils n’en portent pas… Depuis 2016, le burkini fait polémique dans le débat public et surtout du côté de la droite et extrême droite. Le député LR des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, a clamé son désaccord sur le port de ce vêtement sur son compte Twitter: « Il n’a pas sa place en France où la femme est l’égale de l’homme. Laisser faire ces activistes islamistes à Grenoble comme partout en France c’est renoncer à la République. Je ne l’accepterai jamais. » a t-il clamé. Du côté du parti de Marine le Pen, le RN a dénoncé « une nouvelle provocation islamiste qui vise à revendiquer et imposer un communautarisme vestimentaire. »
Pour d’autres, la température est différente puisque certains et certaines défendent ces actions : « Et si on laissait juste les femmes faire comme elles veulent..?« , « Incroyable, chaque jour sa polémique islamophobe » ou encore « Illégal ne veut pas dire immoral, big up à ces femmes qui se battent simplement pour pouvoir aller à la piscine comme madame et monsieur tout le monde. »