« Un noir, je dirais non » : un micro-trottoir de 1961 révélateur du racisme de l’époque… Et d’aujourd’hui ?
À l’approche des élections législatives, trois grands partis se battent pour obtenir le plus de sièges à l’Assemblée nationale. Et parmi les sujets, celui de l’immigration, qui amène d’autres sujets comme le racisme et l’antisémitisme dans le pays. En France, le racisme n’est pas nouveau… Mais à en croire un micro-trottoir de 1961, les Français n’ont pas beaucoup évolué sur le sujet.
Alors que plusieurs boîtes de nuit parisiennes sont accusées de racisme, l’Ina a publié une vidéo dans laquelle trois personnes répondent à cette question : si votre fille se met en couple avec un noir, quelle sera votre réaction ? Et les réponses ne se font pas attendre, montrant déjà dans les années 60 des préjugés racistes bien accrochés…
En 1961, les Français refusaient de voir leur fille avec une personne de couleur !
Sur les réseaux sociaux, l’Institut national de l’audiovisuel publie régulièrement des vidéos d’archives. Sur ces dernières, on y découvre souvent des micro-trottoirs avec des passants, et à des époques différentes. Et avec les élections législatives et le score historique du Rassemblement National aux Européennes, différentes personnalités prennent part aux débats. Ils sont nombreux à appeler les citoyens à voter contre le RN, jugé comme un parti raciste et dangereux.
Le parti d’extrême droite ne se laisse pas faire, comme Jordan Bardella qui a récemment répondu à Squeezie sur les réseaux sociaux. Et à en croire certains discours sur les plateaux de télévision, le racisme en France est un problème qui est loin d’être éradiqué. De nombreux Français souhaitent que « les étrangers sans papiers retournent d’où ils viennent » en ciblant les personnes de couleurs.
Mais le racisme, on le sait, ne date pas d’hier. Et déjà en 1961, il était bien présent dans les grandes villes de France. Sur son site, l’Ina a publié un micro-trottoir dans lequel Etienne Lalou interpelle des passants. « Si votre fille vous dit qu’elle voudrait épouser un noir, quelle serait votre réaction ? » interroge le journaliste. Et les réponses ne se font pas attendre… S’ils sont prêts à louer une chambre à une personne de couleur, il n’est pas question pour eux que leur fille épouse un noir.
« Un noir ? Peut-être que je dirais non » : des propos racistes… Et acceptés !
Trois personnes sont interpellées. Deux hommes et une femme. Le premier homme est prêt à louer une chambre à une personne étrangère, mais ne semble pas prêt à dire oui à l’union de sa fille avec un noir. « Ca demande réflexion… Un noir peut-être que je dirais non » indique-t-il. « Ma réaction serait sûrement amère » indique un autre. Alors qu’ils font preuve de racisme, les personnes derrière eux ne semblent pas choquer.
En 1961, un couple interethnique semblait donc impossible. Mais pour ce qui est de la femme ? La encore, le racisme est bien présent. « Je suis blonde, et elle aussi. Alors vraiment il y a une différence de choses… » argumente-t-elle. Mais, quels sont justement les arguments de ces trois personnes ? On n’en sait rien ! À l’époque, le racisme n’avait même pas besoin d’argument pour exister.
La seule idée qu’une « fille blanche » est en couple avec « un homme noir » ne doit pas être dans les mœurs de l’époque. Et si Jean-Luc Mélenchon annonce son soutien à l’alliance de la gauche, le score de l’extrême droite aux Européennes doit-il alerter sur une potentielle augmentation du racisme en France. De nombreux électeurs du parti de Marine Le Pen scandent « La France aux Français » . Mais que signifie réellement cette phrase ?