Un jour férié bientôt supprimé en France ?
Mauvaise nouvelle pour les travailleurs, mais bonne nouvelle pour les séniors. Une seconde journée de solidarité pourrait bientôt être créée. Mais, est-ce que cela implique la suppression d’un nouveau jour férié ?
Les Ehpad souffrent du manque de financement
La France traverse une crise financière importante. Actuellement, la dette nationale est telle que le gouvernement français souhaite absolument faire des économies financières ou, à défaut, trouver des solutions pour renflouer les caisses.
Cela peut passer par une augmentation des impôts, ou encore par une augmentation des taxes, mais aussi cela peut passer par une restructuration du budget et du monde du travail.
Dans notre société actuelle, les travailleurs et actifs financent globalement la retraite des séniors, mais aussi les structures publiques qui peuvent accueillir les personnes âgées, notamment avec les impôts.
Parmi ces établissements, il y a les Ehpad. Pour rappel, un Ehpad est un « établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes ».
C’est surtout un « établissement médicalisé où sont hébergées des personnes, généralement âgées d’au moins 60 ans, et ayant besoin de soins et d’aide au quotidien », explique Le Service Public.
Ces établissements, comme pour beaucoup de maisons de retraite ou d’hôpitaux publics, souffrent très souvent d’un fort manque de personnel ou d’un manque de financement.
Les Ehpad sont essentiellement financés par : Le résident qui paie son séjour, le Conseil Départemental et l’Assurance maladie. Selon la Cour des comptes, « le volume global de la dépense publique consacrée aux soins et à la dépendance en Ehpad a progressé de 30 % pour atteindre 11,24 milliards d’euros en 2019″.
Un fort manque d’effectif dans les Ehpad
Malgré tout, le manque de personnel est palpable, engendrant parfois de gros problèmes dans ses établissements comme un manque de surveillance et de soins.
« Le renouvellement du personnel est fréquent dans les Ehpad, 15 % du personnel ayant moins d’un an d’ancienneté », explique d’ailleurs la Drees.
« Il s’avère difficile à gérer pour une partie de ces établissements puisque 44 % déclarent rencontrer des difficultés de recrutement, entraînant dans 63 % d’entre eux, la présence de postes non pourvus depuis plus de six mois », lit-on aussi.
« C’est particulièrement le cas dans les Ehpad du secteur privé, dont la moitié se heurtent à des difficultés de recrutement. Celles-ci concernent surtout les aides-soignants, pour lesquels 16 % de ces Ehpad ont des postes non pourvus », ajoute le site.
La journée de solidarité : c’est quoi exactement ?
Et donc, c’est justement pour financer les Ehpad et aider au recrutement que le gouvernement pense désormais supprimer un jour férié pour les travailleurs.
Attendez, quoi ? Non, ce n’est pas aussi simple que cela. Avez-vous déjà entendu parler de la journée de solidarité ? Globalement, il s’agit d’une journée où les travailleurs travaillent gratuitement afin de soutenir financièrement les séniors.
« La journée de solidarité finance des actions en faveur de l’autonomie des personnes âgées ou handicapées. Elle est applicable aux fonctionnaires et aux contractuels. Elle prend la forme d’une journée supplémentaire de travail non rémunérée », explique Le Service Public.
Le jour travaillé sans être payé dépend de l’entreprise, mais cela tombe souvent sur un jour férié, souvent le lundi de Pentecôte. Autrement dit, la plupart des employés en France travaillent gratuitement un jour férié et voient donc l’un de leurs jours fériés annulés.
Un jour férié supprimé pour financer les Ehpad ?
Mais, en ce moment, une rumeur circule. Pour financer les Ehpad, pourquoi pas créer une seconde journée de solidarité, donc un second jour férié travaillé sans être payé ?
Lequel sera-t-il supprimé ? Le jour de l’An, le lundi de Pâques, la fête du travail, la victoire de 1945, l’ascension, le 14 juillet, l’assomption, la Toussaint, l’armistice de 1918 ou Noël ?
Pour le moment, rien n’est fait. Le Sénat serait en train d’étudier le sujet. Invitée sur RTL, la sénatrice Anne Souyris a d’ailleurs évoqué le sujet.
Elle a notamment avoué que l’institution d’Ehpad publics aurait un déficit de 800 millions d’euros en 2023. Et, selon la sénatrice, la journée de solidarité ne suffirait pas à couvrir les frais, alors jugée comme peu rentable. « Les contributions s’élèveraient entre 1,7 et 3 milliards d’euros« , révèle alors Marie France.
Une seconde journée de solidarité serait-elle la solution ? La sénatrice émet des réserves quant à cette mesure. D’ailleurs, d’autres mesures seraient à l’étude au Sénat, en parallèle à celle-ci. Par exemple, une nouvelle tarification des Ehpad, pour coller à l’inflation, serait en discussion.