Hommage à Samuel Paty: ce que le gouvernement a tenté de dissimuler…
Ce lundi marque la rentrée des vacances de la Toussaint pour les élèves de primaire, collège et lycée. Il correspond aussi au jour où les enseignants devront lire une lettre de Jean Jaurès à leurs élèves en hommage à Samuel Paty.
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Une lettre qui divise
Le 16 octobre dernier Samuel Paty, enseignant d’histoire-géographie a perdu la vie dans des circonstances atroces. Après avoir montré les caricatures de Mahomet faites par Charlie Hebdo à ses élèves, il a été sauvagement décapité par un jeune homme radicalisé. Ce nouvel attentat a remis entre autres la question de la laïcité au centre des débats.
C’est pourquoi le gouvernement a pris la décision que lors de la rentrée des élèves qui aura lieu lundi matin, une lettre de Jean Jaurès sera lue par les enseignants en hommage à Samuel Paty. Supposée défendre la laïcité, cette dernière sème cependant le trouble et divise le personnel enseignant.
Des « anomalies » relevées par certains enseignants
En faisant quelques recherches, certains enseignants, comme Pauline interrogée par Libération, se sont rendu compte que la lettre de Jean Jaurès avait été modifiée. En effet, à la lecture de cette dernière on remarque non seulement qu’elle a été raccourcie, mais que certains passages ont été changés. Ces versions expurgées de la lettre de Jean Jaurès ont été diffusées par plusieurs rectorats, notamment ceux de la région Centre Occitanie.
C’est d’ailleurs cette version modifiée qui a été lue par Emmanuel Macron lors de l’hommage à Samuel Paty qui a eu lieu à la Sorbonne. Le ministère de l’Education renvoie les enseignants au portail officiel Eduscol. Sur ce dernier se trouvent deux versions de la lettre. Une version édulcorée destinée aux plus jeunes et une autre « pour les lycéens ».
« Sacrifier la réalité à l’apparence »
Interrogé sur ces modifications, le ministère fait allusion à la volonté de « fournir un outil clé en main ». Il a d’ailleurs ajouté que « ce genre de modalités pédagogiques sont très courantes lors des commémorations ». Selon la chargée de communication du ministère, ces quelques lignes ne tronqueraient pas le message global. Selon elle, ce passage serait d’ailleurs « très daté ».
Ce dimanche, le ministère de l’Education a ajouté une indication visuelle indiquant à quel endroit le texte avait été tronqué… sans le donner à lire en intégralité pour autant.
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Source: Libération