Interview : Maxime Ginolin dénonce la grossophobie dans « Grosse » son court-métrage saisissant !
Des attaques ciblées, répétées en boucle, chaque jour, chaque matin, chaque soir. « Hé la grosse, pourquoi t’es grosse ? » , « Grosse vache » , « Gros porc » . Les insultes tournent généralement autour des mêmes thématiques, reprennent les mêmes expressions imagées, le même vocabulaire animalier dépréciatif. Alerté par une amie proche sur cette question de société brûlante, Maxime Ginolin enfile sa casquette de réalisateur et tourne, à l’automne 2018, « Grosse » , un « film inspiré d’histoires vraies qui relate les discriminations que peuvent vivre les personnes en situation d’obésité. »
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Avant de tourner « Grosse » , Maxime Ginolin s’est renseigné dans des groupes de paroles
Diffusé le 23 décembre dernier sur Youtube, le film d’une trentaine de minutes cartonne et cumule déjà près de trois millions de vues sur la plateforme. « On ne s’y attendait pas du tout. On a des retours positifs exceptionnels donc on est très heureux » témoigne Maxime Ginolin dans son interview Recto/Verso. L’histoire s’articule autour du personnage de Joy, une jeune femme en surpoids depuis l’enfance, qui subit quotidiennement des remarques désobligeantes et attaques personnelles sur son physique.
Pour retranscrire et dénoncer au mieux ces moqueries entendues à longueur des journées par les personnes obèses, le réalisateur s’est tourné vers des groupes de parole. « C’était primordial d’écouter les personnes concernées, de recueillir le plus de témoignages possibles, de savoir ce que ces personnes vivaient réellement. J’ai pris conscience à ce moment-là à quel point ça avait été terrible pour eux tout au long de leur vie »
Dans « Grosse » , Maxime Ginolin étudie toutes les facettes de la grossophobie
Après avoir écouté les témoignages poignants des premiers concernés par ces moqueries et discriminations, Maxime Ginolin a choisi d’illustrer toutes les facettes de la grossophobie dans « Grosse » . Le spectateur découvre avec effroi le quotidien fait de préjugés, conseils faciles et d’incompréhension. Joy se retrouve ainsi confrontée aux premières remarques blessantes à l’âge enfant, dans la cour de récré, avec ses camarades ou son prof de sport. Le tableau est toujours aussi sombre quelques années plus tard. Joy affronte tant bien que mal les commentaires désobligeants de sa famille, de son petit ami, d’un futur employeur et même d’une gynécologue.
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Des retours très positifs pour « Grosse » diffusé dans plusieurs lycées
Maxime Ginolin se félicite des retours reçus après la publication de « Grosse » sur Youtube. « Les gens nous remercient. Ils sont heureux qu’on ait porté à l’écran des expériences vécues. » Le moyen-métrage, à grande portée éducative, a été diffusé dans plusieurs lycées partout dans le pays avec des anecdotes parfois émouvantes. « Deux personnes se sont levées à la fin du film dans un lycée, les larmes aux yeux, en s’excusant auprès d’un camarade dont ils se moquaient depuis plusieurs mois. » Suite au succès rencontré par « Grosse » , le réalisateur entend bien porter ce moyen-métrage le plus loin possible. « On aimerait beaucoup le sortir en version anglaise, sous-titré ou doublé. On est aussi en train de réfléchir avec des diffuseurs pour ne pas toucher que Youtube, c’est en négociations. » De quoi donner force et courage à toutes les personnes en surpoids rabaissées au quotidien.
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