Avortement : La limite légale bientôt réduite ? Cette marche arrière inquiétante…
Non, aucune machine à remonter dans le temps n’est présente lors de l’écriture de cet article. Le 1er décembre 2021, la Cour suprême des Etats-Unis se réunissait à Washington afin de débattre, une nouvelle fois, sur la disposition des femmes américaines à pouvoir avorter, ou pas. Au total, neuf juges (dont la majorité est des élus conservateurs), décident de réévaluer une loi votée dans l’Etat du Mississippi en 2018 qui interdirait l’IVG à partir de 15 semaines. Une décision qui impliquerait une conséquente marche arrière dans la société américaine.
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Tournant sociétal aux USA sur l’avortement
En 1973, la Cour Suprême votait l’arrêt « Roe contre Wade », une loi garantissant que la Constitution prévoyait un droit pour les femmes à avorter et que les Etats seuls ne pouvaient décider d’une telle interdiction avant que le fœtus ne soit viable. Ce droit constitutionnel, fondamental et symbolique dans l’émancipation des femmes, est, presque 50 ans après, remis en cause par la même institution.
Ce mercredi 1er décembre, celle-ci s’est réunie afin d’examiner de plus près une loi de 2018, votée dans l’Etat du Mississippi, qui ferait revenir à seulement 15 semaines la limite légale de l’IVG.
Une décision qui révolte, à commencer par les fervents défenseurs des droits des femmes. La journaliste américaine Leah Litman, de la chaîne NBCNews, a affirmé « qu’en remettant en cause cette estimation sur des bases médicales et éthiques, les opposants au droit à l’avortement évitent un débat plus fondamental sur le droit des femmes à disposer de leur corps et à décider si elles veulent et quand elles veulent, avoir des enfants » .
Les femmes VS l’Amérique
C’est évident et surtout international : les femmes se battent depuis la nuit des temps pour faire valoir leurs droits. Mais c’est sans doute celui sur l’avortement qui semble poser le plus de tumultes. En effet, dans la majorité des pays de l’Union européenne, il paraît logique qu’une femme puisse librement choisir de donner la vie, ou non, en passant par des intermédiaires tels que la contraception ou l’IVG.
Mais ces principes ne semblent pas aussi évidents pour tout le monde, à commencer par les Etats-Unis. C’est pourquoi les années 70 représentent un tournant, en offrant pour la première fois le droit à l’IVG aux USA en 1970, dans l’Etat de New York. Une seconde concrétisation est venue trois ans après, avec l’arrêt « Roe contre Wade », qui vient affirmer que l’avortement concerne le droit à la vie privée, droit protégé par le IV amendement. C’est pourquoi revenir sur cette décision, notamment après la politique anti-IVG de Donald Trump, provoque une révolte générale en Amérique. Il faudra attendre juin 2022 pour que les juges suprêmes rendent leur verdict.
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