« C’est moi qui l’ai tué. Je ne me pardonnerai jamais » : le témoignage bouleversant d’une interne en unité Covid-19
Tous les pays sont désormais concernés par la pandémie du coronavirus. Et dans les hôpitaux, l’ambiance est souvent tendue. Le personnel soignant est épuisé, les patients meurent les uns après les autres et les paroles de certains sont parfois très dures à entendre. L’Express relate le journal des soignants qui livrent leur quotidien dans les hôpitaux. Aujourd’hui, Rossella, interne dans une unité Covid-19 en Italie, confie son témoignage poignant.
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« Je pense à sa fille qui a téléphoné pendant dix jours »
Tous les matins, Rossella se lève difficilement. La fatigue est de plus en plus présente, et ses jambes peinent à la tenir debout. En ce lundi matin, elle sait que les patients qu’elle a quitté vendredi ne seront probablement plus les mêmes. « À mon arrivée, j’apprends que mon papi de 85 ans est décédé la veille. Je m’y attendais, mais je regrette de ne pas avoir été présente. Je pense à sa fille qui a téléphoné pendant dix jours, dix jours pendant lesquels son père a bataillé contre la mort » explique Rossella.
« Si demain, je ne suis pas chez moi, je me suicide »
Dans la suite de son témoignage, Rossella parle d’un homme qui ne tient pas en place, et souhaite rentrer chez lui. En effet, malgré les consignes strictes des médecins et des gouvernements européens, certains malades veulent rentrer chez eux… « J’ai beau lui préciser qu’un retour à son domicile est impossible, que j’applique les ordres des autorités, qu’il devra suivre de toute manière une période de rééducation préalable, rien n’y fait. Il est furieux, il crie : ‘ Sortez ! Et si demain, je ne suis pas chez moi, je me suicide’ « .
« C’est moi qui l’ai tué. Je ne me pardonnerai jamais »
Rossella évoque également une femme qui dit avoir tué son mari. Trois jours avant son arrivée aux urgences, le patient de 89 ans était en bonne santé et vivait avec sa femme. Cependant, son épouse a contracté le virus, mais s’en est sortie avec des symptômes d’un rhume léger. Les choses ont été différentes pour son mari… Le virus a atteint le vieil homme, qui a rapidement eu de la fièvre. « Son état s’est dégradé et il a été envoyé à l’hôpital » .
Au départ de son mari, la femme n’imaginait pas devoir lui dire adieu. Alors qu’elle apprend la nouvelle du décès imminent de son mari, cette dernière implore les médecins de la laisser lui faire ses adieux. « Quand j’ai vu mon mari la dernière fois, je ne savais pas que c’était la dernière fois. Et puis, c’est moi qui l’ai tué. Je ne me le pardonnerai jamais » a-t-elle dit.
Pour lire le témoignage en entier, c’est ici sur l’Express