Des bracelets électroniques anti-rapprochement pour lutter contre les féminicides
Pour lutter contre les violences conjugales et féminicides, le parquet de Pontoise (95) a mis en place un nouveau dispositif : les bracelets électroniques anti-rapprochement.
Depuis le début de l’année, 66 femmes sont mortes assassinées par leur conjoint ou ex-compagnon, soit une femme tuée tous les deux jours. Dans un courrier destiné à Nicole Belloubet, Garde des Sceaux, vingt-quatre élus du Val d’Oise ont réclamé l’essai de bracelets électroniques anti-rapprochement, tout en martelant que, ces dernières semaines, quatre femmes ont été tuées dans le département.
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Une alerte lorsque la victime et l’agresseur se trouvent à proximité
Face à la hausse des féminicides, Gwenola Joly-Coz, la présidente du tribunal de Pontoise, et Eric Corbaux, procureur de Pontoise, ont demandé à tester ces bracelets électroniques anti-rapprochement, « prévu par la loi depuis 2017 mais jamais mis en oeuvre » selon le Figaro. Pour Eric Corbaux, ces dispositifs apportent « un niveau de protection supplémentaire » par rapport au TGD, téléphone grave danger, permettant une intervention rapide des forces de l’ordre en cas de violences conjugales.
Ces bracelets électroniques anti-rapprochement permettront d’alerter la police lorsque la victime et son agresseur se trouveront à proximité. Pour l’instant, aucune date de mise en place de ce dispositif n’a été actée. Néanmoins, ces outils ne permettent pas de sensibiliser l’opinion publique puisque « dans la majorité des féminicides, le passage à l’acte intervient au moment d’une séparation » martèle le procureur.
Prendre exemple sur la lutte espagnole contre les féminicides ?
Depuis une vingtaine d’années, l’Espagne est un pays pionnier dans la lutte contre les féminicides. Face à une justice espagnole en manque de réponse, les politiques ont décidé de réformer le Code pénal en 1999 permettant de mettre en place des mesures d’éloignement.
Les violences conjugales sont devenues une politique publique en 2004, lorsque le Parlement espagnol a voté une loi de protection intégrale contre la violence de genre permettant d’importantes réformes sur le plan civil et pénal. Par exemple, dans les cas où la victime ne porte pas plainte, l’État espagnol peut s’en charger. Aujourd’hui, 106 tribunaux spécialisés d’Espagne travaillent uniquement sur des affaires de féminicides.