Roumanie : l’assassinat d’une jeune fille provoque un soulèvement après l’inaction de la police
Le 24 juillet dernier, Alexandra Macesanu, adolescente de 15 ans, a été tuée par un homme de 65 ans. Avant son assassinat, elle avait appelé à plusieurs reprises la police roumaine, qui n’avait pas hésité à se moquer d’elle.
C’est un drame qui tourmente la Roumanie depuis plusieurs semaines. Fin juillet dernier, pour rentrer chez elle, à Caracal, Alexandra Macesanu a fait du stop et a été prise par un mécanicien, Gheorge Dinca. Ce dernier l’a alors amenée chez lui où elle a été séquestrée et violée plusieurs fois. Le lendemain, la jeune fille a retrouvé un portable dans l’appartement de son bourreau, quand celui-ci avait le dos tourné.

(source photo : Facebook de Alexandru Cumpanasu)
« S’il vous plaît, avez-vous envoyé quelqu’un? Je pense qu’il revient et j’ai peur »
En larmes, elle a composé à trois reprises le numéro d’urgence et a expliqué sa séquestration, de manière paniquée : « S’il vous plaît, avez-vous envoyé quelqu’un? Je pense qu’il revient et j’ai peur. » Face à cette adolescente, les policiers ne l’ont pas pris tout de suite au sérieux malgré ses multiples appels à l’aide : « Ils ne peuvent pas voler à votre secours en deux minutes, mademoiselle. Restez où vous-êtes, d’accord ? » La police mettra 19 heures pour arriver jusqu’au domicile. Désastreusement, Alexandra ne sera jamais sauvée : elle a été tuée par son bourreau, découpée et dissout dans de l’acide.
Le gouvernement et la police se reconnaissent responsables de la tragédie
Depuis ce drame et dans un contexte d’élection présidentielle, la population roumaine descend chaque week-end pour dénoncer l’inaptitude et l’impuissance du gouvernement. Quelques jours après la tragédie, Klaus Iohannis, le Président de la Roumanie, en poste depuis 2014, a clamé la responsabilité du gouvernement et des forces de police : « Le gouvernement est moralement responsable de cette tragédie. Ses représentants ont violé les lois pénales. »
La Première ministre roumaine, Viorica Dancila, a annoncé destituer « les chefs des polices locales et nationales, le directeur du service de télécommunication en charge des appels d’urgence, ainsi que les ministres de l’Intérieur et de l’Enseignement » selon Le Dauphiné.