Mourir, ça prend combien de temps ?
Toutes les parties de notre corps ne vont pas mourir au même moment. Après l’arrêt de l’activité cardiaque, puis du cerveau, d’autres composants de notre organisme peuvent rester vivants pendant plusieurs heures. Des professeurs en biogérontologie et en sciences biomédicales expliquent le processus.

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Mourir n’est pas un événement ponctuel
Le professeur en biogérontologie David Gems, du Collège universitaire de Londres, affirme que la mort « n’est pas un événement ponctuel » , mais que « c’est tout un processus« . Ce n’est pas parce que le coeur et le cerveau ont cessé de fonctionner que c’est le cas des autres parties de notre corps et qu’elles s’éteignent en même temps.
Une expérience a été réalisée sur des nématodes, des petits vers microscopiques, appelés Caernorhabditis elegans. Lorsque le ver commence à rendre l’âme, la mort est révélée par des ultraviolets. On aperçoit une forme et une couleur, comme une vague bleud fluo. Alexandre Benedetto, professeur en sciences biomédicales à l’université de Lancaster, en Angleterre en explique les conséquences : « Cette vague traverse l’organisme de part en part, ne laissant que des cellules mourantes sur son passage. Et elle est irréversible. »
Pourquoi cette onde est-elle irréversible ?
Cette vague bleue fluo est provoquée par un phénomène précis qui se produit dans les cellules. En effet, des granules logés dans le cytoplasme (le contenu d’une cellule vivante) explosent et répandent un composé bleu fluo. Il s’agit d’un dérivé d’un acide aminé, qui aurait des propriétés antibiotiques et servirait contre les infections. Le calcium libéré par une cellule mourante se propage dans les cellules voisines. Petit à petit, le phénomène mortifère se répand comme une onde, jusqu’à la destruction de tous les granules.
Chez les vers, « la mort bleue naît toujours au même endroit, dans les cellules de l’intestin les plus proches du pharynx, au niveau de la tête. Et elle se déplace toujours dans le même sens : de la tête vers la queue » , explique Alexandre Benedetto. Les chercheurs supposent que si elle démarre toujours dans la tête, c’est parce que le cerveau en train de mourir « ordonne » à l’organisme de mourir avec lui. Même si le mécanisme n’est sûrement pas le même chez l’humain, la propagation enclenchée est probablement la même, tout comme l’aspect irréversible de la mort de l’organisme.
Source : Science & Vie
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