La Nina vs El Nino : températures fraîches et ouragans… que nous réserve la météo ?
Après une année de chaleurs extrêmes attisées par El Niño, Dame Nature semble prête à nous offrir un peu de répit.
Selon les dernières prévisions de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), La Nina devrait faire son grand retour dans les prochains mois, apportant avec elle des températures plus fraiches. Une bonne nouvelle pour notre planète en surchauffe ? Pas si sûr…
Un été plus doux en perspective
Fini les canicules à répétition et les records de température battus mois après mois ? C’est ce que laisse entrevoir le dernier bulletin de l’OMM consacré à El Niño et La Nina, ces deux phénomènes météorologiques naturels aux effets quasi opposés.
Alors qu’El Niño tire sa révérence après avoir contribué à alimenter une hausse des températures mondiales et des conditions météorologiques extrêmes, les experts estiment qu’il y a 60 % de chances que là Nina fasse son apparition entre juillet et septembre. Des probabilités qui grimpent même à 70 % pour la période aout-novembre.
Concrètement, cela signifie que nous pourrions bien connaitre un été et un automne plus doux que prévu. De quoi souffler un peu après les vagues de chaleur intenses qui ont marqué ces derniers mois. Mais attention, La Nina ne sera pas forcément synonyme de fraicheur partout et tout le temps. Ses effets varient en fonction de son intensité, de sa durée et de la période à laquelle elle se produit.
Sous les tropiques par exemple, La Nina produit des impacts climatiques opposés à ceux d’El Niño. Alors que ce dernier a tendance à favoriser la sècheresse dans certaines régions, La Nina, elle, apporte généralement davantage de précipitations. Un vrai jeu de yoyo météorologique qui n’est pas sans conséquences pour les populations locales.
La Nina vs El Niño : un combat inégal face au réchauffement climatique
Si La Nina peut tempérer localement les ardeurs du thermomètre, elle ne doit pas nous faire oublier l’essentiel : le réchauffement climatique est toujours à l’œuvre. Comme le rappelle l’OMM, ces évènements climatiques naturels « se produisent désormais dans le contexte d’un changement climatique induit par l’homme, qui augmente les températures mondiales, exacerbe les conditions météorologiques et climatiques extrêmes ».
Autrement dit, même avec le retour de La Nina, notre planète continuera de se réchauffer en raison des gaz à effet de serre qui emprisonnent la chaleur. Les neuf dernières années, ont d’ailleurs été les plus chaudes jamais enregistrées, et ce malgré une longue période de La Nina entre 2020 et début 2023. Preuve que dans le combat qui l’oppose au réchauffement climatique, La Nina part avec un sérieux handicap.
Il faut dire que les émissions de CO2 ne cessent d’augmenter année après année, battant même un nouveau record en 2023. À ce rythme-là, difficile pour La Nina de contrebalancer les effets du réchauffement, aussi puissante soit-elle. C’est un peu comme si on essayait d’éteindre un feu de forêt avec un arrosoir : l’intention est louable, mais les moyens sont insuffisants.
Ouragans à gogo pour la saison 2024 ?
Le retour annoncé de La Nina risque aussi d’avoir un impact sur la prochaine saison des ouragans dans l’atlantique nord. Selon les prévisions de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), celle-ci s’annonce « extraordinaire », avec la possibilité d’avoir entre 4 et 7 ouragans de catégorie 3 ou plus.
Un chiffre qui donne le tournis quand on sait que la moyenne sur les 30 dernières années est de 3 ouragans majeurs par saison. Mais avec le réchauffement des océans, les tempêtes tropicales ont de plus en plus de carburant pour se transformer en monstres météorologiques dévastateurs.
De quoi donner des sueurs froides aux habitants des zones concernées, qui ont encore en mémoire les dégâts causés par l’ouragan Tammy en octobre dernier en Guadeloupe. Les images des rues de Trois-Rivières transformées en torrents de boue et des toitures arrachées par les vents violents sont encore dans tous les esprits.
Face à ces menaces, l’OMM insiste sur l’importance de mettre en place des systèmes d’alerte précoce aux risques météorologiques, en particulier dans les régions les plus démunies comme en Afrique. L’objectif est ambitieux : faire en sorte que l’ensemble de la population mondiale soit couvert par ces dispositifs d’ici la fin 2027. Un défi de taille, mais nécessaire pour sauver des vies et limiter les dégâts matériels.
Un combat loin d’être gagné
Au-delà des alertes, c’est aussi toute notre façon de construire et d’aménager le territoire qu’il faudra repenser pour s’adapter à ces phénomènes météo extrêmes qui risquent de devenir la norme. Fini les maisons en bord de mer ou les immeubles en zone inondable, place aux habitations résilientes et aux infrastructures capables de résister aux assauts des éléments déchainés.
En conclusion, le retour attendu de La Nina pourrait certes apporter un peu de fraicheur bienvenue après les excès d’El Niño. Mais il ne faut pas se leurrer : tant que nous n’aurons pas réussi à endiguer le réchauffement climatique, notre météo restera imprévisible et potentiellement dangereuse. La Nina est peut-être de retour, mais le combat contre le dérèglement climatique, lui, est loin d’être gagné.
À nous de rester vigilants… et créatifs pour trouver des solutions ! Pourquoi ne pas profiter de cette accalmie offerte par La Nina pour redoubler d’efforts dans la lutte contre le réchauffement ? Développer les énergies renouvelables, repenser nos modes de consommation, préserver les écosystèmes… Les pistes ne manquent pas pour inverser la tendance et offrir un avenir plus serein aux générations futures.
Alors on se retrousse les manches et on s’y met tous ensemble ? La planète (et La Nina) compte sur nous !