Une exoplanĂšte montre des signes de vie potentielle đ«
La communautĂ© scientifique est en Ă©bullition. Pour la premiĂšre fois, une exoplanĂšte prĂ©sente des traces chimiques qui, sur Terre, sont liĂ©es Ă la vie. Et si nous nâĂ©tions plus seuls ?
đ Une biosignature dĂ©tectĂ©e Ă 120 annĂ©es-lumiĂšre
Le tĂ©lescope spatial James-Webb a permis de dĂ©tecter des composĂ©s chimiques intrigants dans lâatmosphĂšre de K2-18b, une exoplanĂšte situĂ©e Ă 120 annĂ©es-lumiĂšre de la Terre. Cette planĂšte orbite autour dâune Ă©toile naine froide et prĂ©sente des caractĂ©ristiques proches de celles de la Terre, notamment une atmosphĂšre dense riche en hydrogĂšne et la possible prĂ©sence dâocĂ©ans liquides.
Les chercheurs ont relevĂ© la prĂ©sence de sulfure de dimĂ©thyle (DMS) et de disulfure de dimĂ©thyle (DMDS). Sur Terre, ces composĂ©s sont uniquement produits par des formes de vie marines, notamment par le phytoplancton. Cette dĂ©couverte, dĂ©voilĂ©e dans une Ă©tude publiĂ©e dans la revue Astrophysical Journal Letters, est considĂ©rĂ©e comme la preuve la plus solide Ă ce jour dâune possible activitĂ© biologique au-delĂ de notre systĂšme solaire.
« Câest un moment rĂ©volutionnaire. Câest la premiĂšre fois que lâhumanitĂ© voit des biosignatures potentielles sur une planĂšte habitable », a dĂ©clarĂ© le Dr Nikku Madhusudhan, de lâuniversitĂ© de Cambridge.
â Des scientifiques enthousiastes, mais prudents
MalgrĂ© lâexaltation gĂ©nĂ©rale, la communautĂ© scientifique tempĂšre ses ardeurs. Pour lâinstant, il ne sâagit pas dâune dĂ©couverte dâorganismes vivants, mais dâun indice de processus biologiques potentiels. Les chercheurs parlent de « biosignature possible » plutĂŽt que de confirmation formelle.
Des expĂ©riences en laboratoire devront ĂȘtre menĂ©es pour mieux comprendre les conditions nĂ©cessaires Ă la formation de ces composĂ©s dans une atmosphĂšre extraterrestre. Des analyses plus poussĂ©es de K2-18b sont Ă©galement prĂ©vues dans les mois Ă venir.
« Ce nâest pas rien, câest un indice, mais nous ne pouvons pas encore conclure quâelle est habitable », a rappelĂ© Stephen Schmidt, planĂ©tologue Ă lâuniversitĂ© Johns-Hopkins.
Lâenjeu est de taille, et certains scientifiques craignent que le financement de la recherche soit mis Ă mal. Une rĂ©duction du budget de la NASA pourrait ralentir, voire compromettre, les observations futures.
đȘš Une exoplanĂšte vraiment habitable ?
K2-18b nâest pas une parfaite jumelle de la Terre, mais elle sâen rapproche. Elle est environ 8,6 fois plus massive et pourrait ĂȘtre recouverte dâun ocĂ©an. Son atmosphĂšre semble contenir du mĂ©thane et du dioxyde de carbone, deux gaz susceptibles dâindiquer une activitĂ© biologique. Toutefois, il reste de nombreuses inconnues : la tempĂ©rature en surface, la prĂ©sence rĂ©elle dâeau liquide et lâimpact des radiations Ă©mises par son Ă©toile.
La question cruciale est donc de savoir si cette biosignature peut ĂȘtre liĂ©e Ă une forme de vie telle que nous la connaissons, ou sâil sâagit dâun phĂ©nomĂšne gĂ©ologique exotique, propre Ă cette planĂšte.
đ Vers une nouvelle Ăšre pour la recherche spatiale ?
Cette dĂ©couverte relance le dĂ©bat sur la prioritĂ© Ă accorder Ă lâexploration exoplanĂ©taire. Depuis la mise en service du tĂ©lescope James-Webb, les chercheurs ont accĂšs Ă une prĂ©cision inĂ©galĂ©e pour analyser les atmosphĂšres planĂ©taires. Cela ouvre la voie Ă de futures missions plus ciblĂ©es, notamment vers des planĂštes qui montrent dĂ©jĂ des signes prometteurs.
Mais la recherche reste suspendue aux dĂ©cisions politiques et financiĂšres. Si le budget de la NASA ou dâautres agences est rĂ©duit, les progrĂšs pourraient ĂȘtre freinĂ©s. Pour de nombreux scientifiques, K2-18b est un argument majeur pour continuer dâinvestir massivement dans la science et lâexploration.