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Le CBD « bien-être » est-il vraiment inoffensif pour la santé ?

Publié par Noémie Penot le 20 Mar 2021 à 19:30
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Le 19 novembre 2020, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a jugé illégale l’interdiction en France de la commercialisation du cannabidiol (CBD) car il ne serait pas nocif pour la santé. Que sait-on de cette substance, et est-elle vraiment sans risque ? Zoom sur un produit qui risque de faire son petit effet.

CBD

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Qu’est-ce que le CBD ?

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La raison pour laquelle le cannabidiol n’a pas été interdit à la commercialisation est parce qu’il s’agit d’une molécule présente dans le chanvre (Cannabis sativa), et n’a « pas d’effet psychotrope ni d’effet nocif sur la santé humaine » . Est concerné le cannabidiol « légalement produit dans un autre Etat membre de l’Union européenne lorsqu’il est extrait de la plante de Cannabis sativa dans son intégralité » . Il possède une très faible teneur en THC (tétrahydrocannabinol), qui apporte l’effet euphorisant à la consommation de cannabis.

En France, depuis 2018, on peut s’en procurer sous la forme de différents produits bien-être. E-liquides pour cigarettes électroniques, huiles, tisanes, crèmes, gâteaux…William Lowenstein, addictologue et président de l’association SOS Addictions, invite à ne pas confondre le CBD « bien-être » et le cannabis thérapeutique, prescrit à certains patients pour soulager des douleurs ou des troubles. Ce dernier contient du CBD, mais aussi « du THC, ou la plante de cannabis elle-même » .

Quelles sont les vertus de cette molécule ?

L’addictologue explique que « des essais cliniques menés sur le CBD thérapeutique suggèrent qu’il peut avoir des vertus apaisantes, myorelaxantes, anxiolytiques, antidépresseurs, et antipsychotiques« . L’équipe de la psychiatre Esther Blessing, de la New York University, a démontré après avoir analysé 49 revues sur le sujet que « dans l’ensemble, les données actuelles indiquent que le CBD a un potentiel considérable en tant que traitement pour les troubles anxieux » .

Pour les fumeurs de cannabis, le CBD pourrait être une bonne option pour réduire les risques liés à l’exposition au THC et aux divers composés cancérigènes ou toxiques, comme le monoxyde de carbone ou des goudrons. Les recherches se poursuivent pour continuer d’apporter des précisons quant aux vertus du CBD.

Des produits sans risque et pas psychotrope ?

Des effets indésirables peuvent apparaître, comme des diarrhées, des pertes d’appétit, de la fatigue, des vomissements, de la somnolence voire de la léthargie. Il faut donc modérer sa consommation de CBD, nous explique William Lowenstein. Concernant la somnolence et la léthargie, « il faudrait donc vapoter, respectivement, plus de 8 ou plus de 16 flacons par jour d’e-liquide de 10 ml, dosé à 100 mg de CBD, pour être concerné… ce qui laisse une grande marge de sécurité » . Selon le pneumologue Bertrand Dautzenberg, il faut aussi se méfier du « CBD de mauvaise qualité, coupé avec des produits toxiques » (THC, acétate de vitamine E).

Pour ce qui est de l’aspect psychotrope du CBD, les avis sont partagés. William Lowenstein suggère que si l’on rattache le mot psychotrope à « l’idée de dépendance, avec transformation de la perception de la réalité et des sens, alors le CBD n’est pas un psychotrope comme le THC » . Toutefois, si l’on prend la définition scientifique, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe bien le CBD dans la catégorie des substances psychotropes. « Le CBD agit en se fixant sur des molécules présentes naturellement dans notre corps : les ‘récepteurs cannabinoïdes’.  Ce faisant, il module notre système endo-cannabinoïde naturel, qui régule – entre autres – notre humeur et la douleur ; et ainsi, ces deux derniers processus » . Il a donc bien une action sur le cerveau, confirme l’addictologue.

Source : Science&Vie

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