Vers une fin du Doliprane ? Sanofi fait une grosse annonce
Depuis plus de deux ans, de nombreux médicaments à base de paracétamol se retrouvent régulièrement en rupture de stock dans les pharmacies. Et la tendance risque d’empirer puisque le groupe Sanofi veut vendre sa marque phare, le Doliprane, ce qui pourrait d’engendrer de graves conséquences pour les consommateurs.
Les pénuries de paracétamol s’enchaînent en France
En mai 2024, les pharmaciens étaient à nouveau en grève pour dénoncer un gros problème d’ordre médical en France : la pénurie de médicaments. Entre 75 et 90 % des officines étaient alors fermées lors de cette vaste manifestation.
Mais, le problème de stock ne date pas de cette année. En réalité, nous avons déjà vu le phénomène en 2020, durant la crise du Covid-19, mais aussi en 2022.
Cette année-là, un des médicaments phares de nos pharmacies françaises était alors en rupture pour des milliers de personnes. Il s’agissait du Doliprane. Il n’était cependant pas le seul. D’autres médicaments de première nécessité, pour soulager des douleurs courantes, étaient aussi absents des rayons.
Nous pouvons citer le Dafalgan ou encore Efferalgan, sans parler des médicaments pour les affections longue durée comme certains médicaments pour le Diabète, qui étaient alors en rupture.
En 2022, l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avait en fait demandé aux professionnels de santé de limiter la dispensation du paracétamol aux patients.
Le but était de privilégier ce type de produit délivré sous ordonnance, afin notamment de favoriser les rendez-vous chez les médecins. Mais aussi et surtout, les pharmacies manquaient d’approvisionnement en paracétamol.
Le Doliprane, un médicament phare dans le paysage sanitaire français
Pour rappel, ce genre de médicaments peuvent être achetés en pharmacie en vente libre sans ordonnance. Pour ce qui est du Doliprane, Europe 1 estime que « 400 millions de boites sont vendues par an, 80 comprimés sont avalés chaque seconde ».
Le paracétamol est un composé chimique utilisé comme antalgique et antipyrétique. Autrement dit, il aide à lutter contre la fièvre et les douleurs, notamment pour le mal de tête. Dans le monde entier, cette substance est utilisée pour soigner les douleurs faibles à modérées.
Le paracétamol se présente sous plusieurs noms de marque dans les pharmacies. Le Doliprane, qui est du paracétamol, est une marque présente en Algérie, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Maroc, au Mali, au Portugal, en Russie, au Sénégal, en Tunisie, en Ukraine, mais aussi en France.
Actuellement, en France, c’est l’entreprise transnationale française Sanofi qui détient l’antalgique de niveau 1 de la marque Doliprane. C’est donc ce laboratoire qui s’occupe de la mise sur le marché de ce médicament très célèbre en hexagone.
Sanofi veut vendre la marque Doliprane pour financer d’autres projets
Mais, récemment, il y a eu du nouveau entre Sanofi et Doliprane. Cet été 2024, il n’y a pas que le Covid, la canicule et les moustiques tigres qui doivent vous inquiéter. En réalité, il se pourrait également que les consommateurs fassent face à une hausse de prix du Doliprane, voire à une fin de sa commercialisation.
La fameuse boite jaune du Doliprane pourrait-elle disparaître ? Le géant pharmaceutique Sanofi a en fait décidé de vendre sa branche de médicaments grand public. Cela comprend le Doliprane, mais aussi d’autres médicaments contre les allergies ou encore contre la toux.
Le but avec cette démarche est de récupérer entre 15 et 20 milliards d’euros dans cette vente. Avec cet argent, Sanofi pense se pencher davantage sur la recherche contre le cancer, entre autres projets à financer.
Plusieurs fonds d’investissement seraient déjà sur le coup. Sanofi aurait déjà pris en compte les offres de rachat, ce 16 juillet 2024. Toutefois, la vente effective est attendue pour le mois d’octobre.
Une hausse du prix de la boite attendue et une possible pénurie
Selon différents économistes, cette vente n’est pas vraiment une bonne nouvelle pour les consommateurs. L’acheteur de la marque Doliprane risque notamment d’augmenter encore les prix du médicament afin d’amortir au plus vite son investissement.
D’un autre côté, il est aussi possible que le prix du médicament baisse, si l’acquéreur décide délocaliser la production à l’étranger. Néanmoins, délocaliser la production pourrait aussi engendrer des problèmes de stocks.
D’ailleurs, le risque de pénurie de Doliprane est un risque majeur, selon les économistes. « Le futur acheteur va produire à flux tendu et servir en priorité les marchés les plus rentables, c’est-à-dire les pays où les pays où la boîte de Doliprane se vend le plus cher, ce qui n’est pas le cas de la France », estime RTL.