Arrivée des prélèvements salivaires : sont-ils tout aussi efficaces et moins douloureux ?
Le 11 février dernier, la Haute Autorité de santé avait validé le déploiement des prélèvements salivaires dans les établissements scolaires. Les élèves de la zone A les testeront dès aujourd’hui.
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Une technique de prélèvements plus pratique
C’est un aspect qu’il ne faut pas négliger. Les tests PCR naso-pharyngés sont très souvent redoutés à cause de la sensation désagréable que procure le petit écouvillon inséré dans le nez. Pour le déploiement en masse de dépistage du Covid-19, et notamment chez les plus jeunes, le prélèvement salivaire est une alternative qui devrait encourager les anciens réticents.
Sur Franceinfo, Cédric Carbonneil, chef du Service d’évaluation des actes professionnels à la Haute Autorité de santé, expliquait sa simplicité : « Nous n’avons pas besoin de recourir à un écouvillon pour aller jusqu’au fond du nez. Il suffira simplement de cracher dans un tube ou bien, pour les plus petits, d’aller directement sous la langue chercher le volume salivaire » .
Davantage de personnes symptomatiques pourraient donc être testées, mais aussi et surtout d’éventuelles personnes asymptomatiques. Catherine Hill, épidémiologiste à l’Institut Gustave Roussy, félicite la généralisation de ces prélèvements salivaires. Selon elle, ils feraient barrière à la circulation du virus entre personnes qui ne présentent aucun symptôme : « Le problème, c’est que le virus circule avec les asymptomatiques : on ne les trouve pas, leurs cas contacts non plus, on laisse donc le virus circuler en douce très largement » . Il se trouve que les enfants sont massivement concernés par cette absence de symptômes.
Des tests dans les écoles
Les prélèvements salivaires avaient déjà été testés la semaine du 15 février dans cinq écoles de Charleville-Mézières, dans les Ardennes, après la demande de la municipalité au ministère de la Santé. Plus de 1 000 élèves avaient été les premiers à tester cette nouvelle forme de dépistage, et l’opération semble s’être bien déroulée.
Samedi 20 février sur BFMTV, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, a assuré que « entre 50 000 et 80 000 tests » salivaires seraient réalisés dès cette semaine. Ce dépistage reste cependant optionnel. Vendredi 12 février, Adrien Taquet, le secrétaire d’Etat, avait précisé qu’en cas de refus de parents de faire tester leur(s) enfant(s), aucun prélèvement salivaire ne serait réalisé.
Il n’en est pas moins qu’une majorité de parents s’estime tout à fait favorable à cette méthode. Sur TF1, une mère de famille avouait préférer le prélèvement salivaire pour ces enfants : « c’est quand même assez désagréable d’enfoncer un goupillon dans le nez, si c’est un test salivaire j’aime autant » . Une autre confiait à LCI que « en tant que maman, ça rassure. Même si on fait attention en tant que parents, quand on va à l’école le matin, on n’est pas sûrs que l’après-midi ils reviennent sans fièvre » .
Moins efficace et moins rapide
La durée d’attente est elle plus longue que d’autres prélèvements, qui eux ne sont pas envoyés en laboratoire. Le test antigénique, réalisable en pharmacie, donne des résultats au bout de 10 à 30 minutes. Le test EasyCov, lui, au bout de 40 minutes. Par contre, le prélèvement salivaire qui s’apprête à être déployé massivement dans les établissements scolaires nécessite un passage en laboratoire. Les résultats ne sont donc disponibles qu’au bout d’un ou deux jours, comme un prélèvement naso-pharyngé. Attention, cependant : pour ne pas fausser le résultat, il ne faut pas boire, manger, fumer ni se brosser les dents dans les 30 minutes qui précèdent le prélèvement.
Le dépistage n’est certes pas désagréable, mais n’est pas aussi sûr que l’écouvillon dans le nez : 85% d’efficacité pour le prélèvement salivaire, contre 92% pour le prélèvement naso-pharyngé. Mais le bilan est tout de même positif. Une étude sur 123 patients a été publiée dans le Journal of Clinical Virology. 44 d’entre eux ont été testés positifs, dont 34 par le prélèvement naso-pharyngé et le prélèvement salivaire. 3 ont testé positifs uniquement avec le prélèvement salivaire, et 7 uniquement avec le prélèvement nasopharyngé. Un constat donc encourageant dans le cadre du processus de dépistage massif du Covid-19.
Source : Franceinfo
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