Après guérison du coronavirus, quelles sont les séquelles laissées par le virus?
Les patients atteints du Covid-19 le disent, c’est une maladie qui ne ressemble à aucune autre. Après une guérison, le coronavirus laisse des traces sur le physique, mais aussi sur le mental des personnes contaminées.
« On ne pense pas qu’il y ait des séquelles pour les personnes qui ont eu de faibles symptômes », indique le professeur et infectiologue Xavier Lescure, à FranceInfo. Avec le peu de recul que la communauté scientifique et les médecins ont sur ce virus, rien n’est encore prouvé. Toutefois, ils émettent que les patients gravement touchés garderont des séquelles du Covid-19.
Une fibrose pulmonaire
Les premiers organes touchés par le coronavirus sont les poumons. Le docteur Keith Mortman, chef du service de chirurgie thoracique, a observé les tissus pulmonaires de ses patients largement endommagés.
Il explique : « Quand cette inflammation se réduit, elle laisse des cicatrices sur les poumons et crée des dégâts à long terme. […] Cela peut détériorer les capacités respiratoires d’un patient dans le futur. »
En effet, les patients lourdement touchés développeraient une fibrose pulmonaire. Cela provoquerait une importante gêne respiratoire. Des autopsies ont confirmé ces fibroses pulmonaires. Le professeur Lescure explique : « On voit que les personnes qui décèdent ont de grosses lésions liées à des inflammations pulmonaires. »
>>> À lire aussi : Un homme politique Français est mort du Coronavirus
Un syndrome post-traumatique
Aussi, les patients ont des séquelles neurocognitives, en plus de celles physiques. Ces séquelles seraient dues à un long passage en réanimation.
Le professeur Jean-Michel Constantin, anesthésiste-réanimateur sur Paris, explique : « On observe des séquelles neurocognitives très impressionnantes à la suite de syndromes de détresse respiratoire aigüe. »
« Vous vous retrouvez pendant trois semaines avec une machine qui respire pour vous, vous êtes endormis, vous êtes paralysés avec des curares », indique le professeur. Face à ce syndrome post-traumatique, tout le monde ne le gère pas de la même manière. C’est ce qu’affirme Jean-Michel Constantin : « Tout cela est régressif, mais il faut du temps, des années. Et on ne s’en remet pas de la même manière à 20 ans ou à 80 ans. »