La Sécu va bientôt rembourser l’activité physique adaptée !
Ça y est ! Les nombreuses années d’efforts de Stéphane Diagana et du Dr Alain Fuch ont finalement porté leurs fruits. Ils viennent d’obtenir des avis favorables concernant l’efficacité de leur programme APA ou Activité physique adaptée. En d’autres termes, les malades qui se mettent au sport pourront bénéficier d’un remboursement !
Les bienfaits de l’activité physique !
Cela fait plus de 10 ans que l’ancien champion du monde d’athlétisme Stéphane Diagana a mené son nouveau combat. Son objectif ? Aider les personnes atteintes de maladies cardio-vasculaires à se sentir mieux grâce à des activités physiques. Avec le Dr Alain Fuch, ils créent l’étude scientifique « As du cœur ».
Ils ont commencé avec une dizaine de patients dans l’hôpital Les Sources à Nice. Ensuite, ils ont étendu leur étude à environ 50 personnes dans les Alpes-Maritimes. D’après le Dr Alain Fuch : « Un des buts était alors d’accompagner ces patients vers une pratique autonome de l’activité physique, avec tous les bénéfices qu’elle procure ».

Au fil du temps, l’expérience que ces deux hommes ont menée est un succès total. « L’APA encadrée réduit les facteurs de risque cardiovasculaire, diminue les récidives et le risque d’aggravation des pathologies cardiaques, et améliore les capacités physiques et la qualité de vie », disent-ils.
Bien sûr, personne n’oserait nier l’existence de bienfaits venant des activités physiques. Mais d’après les deux hommes : « un programme structuré et encadré, hors hospitalisation, respectant un protocole thérapeutique » est nécessaire. Voilà pourquoi ils se tournent vers la Sécurité sociale pour bénéficier d’un financement.

Vers une généralisation de la mesure ?
Après les phases de tests, les dirigeants du programme « As du cœur » passent aux choses sérieuses. En effet, ils ont étendu la portée de leur projet à 466 patients répartis dans 11 départements et 5 régions. Pour évaluer le dispositif, les autorités font appel à un cabinet indépendant qui collabore avec la Cnam et la Drees !
« 83% des patients cardiaques maintiennent une activité régulière après deux ans, avec des bénéfices significatifs sur leur santé. L’impact économique est également majeur : les dépenses de santé des patients “As du cœur » sont réduites de 3.224 euros par an par rapport à un groupe témoin de 1.350 patients. Soit 1,5 million d’euros de dépenses « économisées » pour l’Assurance-maladie en une seule année, grâce à « As du cœur » », déclare cet organisme.

L’inclusion de l’activité physique adaptée est donc en bonne voie pour être intégrée dans le droit commun. D’après le Dr Alain Fuch : « C’est une immense fierté. Depuis l’étude scientifique lancée par Stéphane Diagana il y a plus de 10 ans, nous avons travaillé sans relâche, surmonté des obstacles, mais aussi vécu de grandes joies ».
Il ajoute aussi : « J’espère que cette décision marquera le début d’une généralisation de la prise en charge des programmes d’APA thérapeutiques à tous les patients pour lesquels l’activité physique représente une thérapeutique non médicamenteuse efficace et vertueuse. On pense au cancer, au diabète, à l’’obésité… ».

Une mesure qui tarde à survenir légalement !
Malgré le succès retentissant du programme « As du cœur », il faudra attendre une année avant d’obtenir le financement. Pourtant, la situation est assez urgente selon de nombreux chercheurs ! Le Pr François Carré, du collectif « Pour une France en forme », déclare que c’est « une réelle perte de chance » pour les malades voulant réaliser une activité physique !

« Sachant que près de 68 000 patients suivent chaque année une réadaptation cardiaque en France, un retard d’un an prive le système de santé de 44 à 144 millions d’euros d’économies annuelles potentielles », ajoute-t-il.