S’auto-déclarer en arrêt maladie ? Ce sera bientôt possible !
Pour alléger la charge de rendez-vous médicaux dans un secteur en crise et en manque de médecin, le gouvernement a eu une idée. Pour les courtes périodes, les salariés pourraient se déclarer eux-mêmes en arrêt maladie. Et ce, sans avoir besoin de consulter un professionnel de santé.
Après la réforme du gouvernement sur les congés payés en arrêt maladie, les changements continuent. La Cour des comptes a récemment émis une recommandation audacieuse dans le domaine de la santé. L’auto-déclaration des arrêts maladie de courte durée !
Cette proposition vise à alléger la charge des médecins généralistes. Comment ? En permettant aux patients de s’auto-déclarer pour des symptômes mineurs ne nécessitant pas une consultation médicale approfondie. L’objectif principal est de désengorger les cabinets médicaux surchargés. Un problème de plus en plus pressant dans le contexte actuel de pénurie de médecins.
L’arrêt maladie, accessible pour tous ?
Selon la Cour des comptes, cette mesure permettrait de supprimer les certificats médicaux. Ces derniers sont habituellement requis pour obtenir un arrêt de travail de très courte durée. Adieu les arrêts maladies falsifiés ! Cette mesure serait remplacée par une autodéclaration du patient. L’idée est de simplifier le processus pour les cas où une consultation médicale n’est pas nécessaire. Comme pour les maux de tête persistants, une légère toux ou une petite fièvre. Cela permettrait également de réduire le délai d’attente pour les consultations médicales, qui atteint actuellement en moyenne huit jours.
Frédéric Valletoux, ministre délégué à la Santé, a exprimé son soutien à cette proposition. Il a également souligné la nécessité d’ouvrir des discussions avec les employeurs pour en évaluer la faisabilité. Il estime que « toute mesure visant à libérer du temps médical mérite une considération sérieuse », soulignant les avantages potentiels d’une telle initiative.
Cependant, l’application de cette mesure soulève des questions quant à son impact financier sur les salariés. Actuellement, les trois premiers jours d’arrêt de travail ne sont pas indemnisés par l’Assurance maladie en France, mais sont souvent pris en charge par les entreprises. L’instauration possible de jours de carence non indemnisés suscite des inquiétudes quant à la charge financière supplémentaire pour les salariés, surtout pour ceux qui ont des revenus limités.
Une mesure contestée
Le syndicat de jeunes médecins et remplaçants, ReAGJIR, soutient la proposition, affirmant qu’elle permettrait de libérer des milliers de consultations pour des soins plus urgents. Cependant, des voix discordantes se font entendre, notamment chez certains professionnels de la santé qui craignent un risque accru d’abus de la part des salariés. Attention toutefois à ne pas envoyer son certificat médical en retard !
La mise en place de l’auto-déclaration des arrêts maladie est déjà une réalité dans d’autres pays, tels que le Royaume-Uni et le Québec. Au Royaume-Uni, par exemple, un formulaire officiel est rempli par le salarié pour des arrêts de moins de sept jours, avec une rémunération possible au-delà de trois jours d’absence. Cette expérience pourrait servir de modèle pour la France dans l’éventualité d’une mise en œuvre de cette mesure.