🔥 Risque sanitaire : faut-il vraiment jeter vos ustensiles de cuisine noirs ?
Les ustensiles de cuisine noirs sont-ils dangereux pour votre santé ? Une étude scientifique a semé la panique, affirmant que ces objets contenaient des substances toxiques. Mais une erreur dans les calculs a tout changé. Alors, que faut-il vraiment retenir ? Voici ce que vous devez savoir avant de vider vos tiroirs.
🤔 Pourquoi ces ustensiles noirs font débat
Il y a quelques mois, une véritable panique a éclaté sur les réseaux sociaux. De nombreux articles alarmants circulaient avec des titres comme : « Débarrassez-vous de vos spatules en plastique noir ! Elles libèrent peut-être des substances chimiques dans vos aliments ». Ces affirmations étaient basées sur une étude scientifique qui pointait du doigt les ustensiles en plastique noir, accusés de contenir des retardateurs de flamme toxiques.
Selon cette étude, les niveaux de certains contaminants présents dans ces objets atteignaient presque la limite d’exposition quotidienne jugée sûre pour les humains. Mais surprise… une erreur majeure dans les calculs a été découverte, réduisant considérablement le risque initialement rapporté. Alors, faut-il vraiment jeter vos ustensiles noirs ? On fait le point.
⚠️ Le plastique noir : pourquoi il est controversé
Les ustensiles de cuisine noirs, comme les spatules, cuillères ou contenants réutilisables, sont souvent fabriqués à partir de plastiques recyclés. Cela semble être une bonne chose pour l’environnement, mais il y a un hic : ces plastiques recyclés proviennent parfois d’équipements électroniques usagés, comme les ordinateurs, télévisions ou cafetières.
Ces appareils ont des coques en plastique noir traitées avec des retardateurs de flamme pour prévenir les incendies. Lorsqu’ils sont mal recyclés, ces substances chimiques toxiques peuvent se retrouver dans de nouveaux objets, y compris des ustensiles de cuisine que nous utilisons au quotidien.
L’une des substances incriminées est le décabromodiphényléther (BDE-209), un retardateur de flamme classé comme dangereux par les Conventions internationales de Rotterdam et Stockholm. Ce produit chimique est réglementé dans de nombreux pays, y compris l’Australie, car il peut s’accumuler dans l’environnement et dans le corps humain, entraînant potentiellement des effets néfastes sur la santé.
📊 Une étude controversée
Tout a commencé avec une étude publiée dans la revue scientifique Chemosphere. Les chercheurs ont analysé 203 objets en plastique noir vendus aux États-Unis, dont des ustensiles de cuisine, des jouets pour enfants et des contenants alimentaires.
Le résultat ? 85 % des produits testés contenaient des retardateurs de flamme, principalement du BDE-209. Les niveaux de contamination signalés étaient si élevés qu’ils approchaient la limite journalière d’exposition jugée sûre par l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA). Cette découverte a immédiatement provoqué un tollé, poussant de nombreux consommateurs à jeter leurs ustensiles noirs.
Mais en décembre, les auteurs de l’étude ont admis avoir commis une erreur dans leurs calculs. Une correction a été publiée, révélant que le risque d’exposition était 10 fois inférieur à ce qui avait été annoncé.
🧮 Erreur de calcul : que s’est-il passé ?
Dans leur correction, les chercheurs ont reconnu que leur calcul initial surestimait la quantité de BDE-209 libérée par les ustensiles. En réalité, l’exposition potentielle était inférieure à un dixième de la limite quotidienne sûre. Autrement dit, le risque pour la santé publique est bien moindre qu’on ne le pensait.
Malgré cette erreur, les auteurs ont souligné que leur objectif principal était de mettre en lumière le problème plus large de la contamination des produits recyclés par des substances toxiques.
Selon Megan Liu, l’autrice principale de l’étude et responsable scientifique chez Toxic-Free Future, l’étude n’était pas conçue pour évaluer les risques exacts, mais pour alerter sur la présence de retardateurs de flamme dangereux dans des produits du quotidien.
🧪 Quels sont les réels dangers du BDE-209 ?
Le BDE-209 est une substance persistante, ce qui signifie qu’elle ne se dégrade pas facilement dans l’environnement. On l’a déjà retrouvé dans plusieurs cours d’eau, comme la rivière Parramatta ou la baie de Port Phillip en Australie.
Les études sur les humains sont encore limitées, mais certaines recherches sur les animaux montrent que le BDE-209 pourrait perturber le système endocrinien, affecter le développement neurologique et, à très fortes doses, causer des tumeurs au foie. Cependant, les niveaux d’exposition observés chez les humains restent bien inférieurs aux doses administrées dans ces études.
L’Agence internationale de recherche sur le cancer (CIRC) classe les PBDE (dont fait partie le BDE-209) comme « non classifiables quant à leur cancérogénicité pour les humains », faute de preuves suffisantes.
🗑️ Dois-je jeter mes ustensiles noirs ?
Selon le Dr Ian Musgrave, expert en toxicologie à l’Université d’Adélaïde, il n’y a aucun danger immédiat à continuer d’utiliser des ustensiles en plastique noir, à condition qu’ils soient en bon état. « Si votre spatule noire est fonctionnelle, il n’y a aucune raison de la jeter », affirme-t-il.
Cependant, certains prônent une approche plus prudente. Le Dr Brad Clarke, spécialiste des contaminants émergents, a décidé d’éliminer tous les plastiques noirs de sa maison en 2019. « J’utilise maintenant du bois, de l’acier inoxydable et du silicone. On appelle cela le principe de précaution », explique-t-il.
Si vous hésitez, il peut être judicieux d’opter pour des alternatives plus durables et exemptes de substances controversées.