Port du masque obligatoire : on a demandé aux Français ce qu’ils en pensaient… et on ne s’attendait pas à cela !
Depuis le début de la crise sanitaire, les masques sont au centre des préoccupations. Le 11 mai dernier, lors de la première étape du déconfinement, les masques n’étaient obligatoires que dans certains lieux publics, notamment les transports ou pour certaines catégories de personnes, à l’image des serveurs. Le gouvernement comptait sur « la responsabilité citoyenne » . Avec l’arrivée des beaux jours et un relâchement beaucoup trop fort, il fallait agir. Depuis lundi 20 juillet, le port du masque est donc obligatoire dans tous les lieux publics clos.
Mais cette raison, les françaises et français la comprennent-elle ? Quelles sont les réactions des français(es) concernant le port obligatoire du masque dans les lieux publics clos ? Nous sommes allés au contact d’une restauratrice, d’un employé de supermarché, de passants, d’une directrice de boutique, dans le 17ème arrondissements de Paris pour récolter leurs avis à propos cette nouvelle réglementation sanitaire. Les réactions sont mitigées.
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Le port obligatoire du masque dans les endroits clos, une réglementation qui semble arriver trop tard
Ce n’est seulement que 2 mois après le déconfinement que le port obligatoire du masque devient la norme. Depuis le début, une deuxième vague est attendue. L’épidémie a été stabilisée mais le virus zone encore sur le territoire national et fait encore des dégâts. Pourquoi avoir attendu tant de temps ? Depuis que l’épidémie a repris du poil de la bête en France, en contaminant fortement deux départements français de l’Ouest, Emmanuel Macron a décidé de sévir, en voyant les françaises et les français se relâcher.
Pourtant, comme l’affirme Marine, qui travaille dans une petite boutique vintage, cette réglementation ne change rien, elle avait déjà mis en place le nécessaire dans son magasin : « nous, on a pas attendu que l’Etat donne les masques obligatoires pour dire qu’il fallait entrer avec un masque” . Pour elle, “c’est un peu trop tard » et « la plupart des gens font attention » .
Pour Max, un passant, cette réglementation est louche : « ce qui fait plus cogiter, c’est qu’au début, avec l’arrivée du corona, tout le monde sortait avec les masques, après on a repris notre vie active et plus personne n’avait les masques et maintenant, ils ré obligent les masques » . En effet, « ça porte à confusion” .
Une pharmacienne du quartier trouve, elle-aussi, cette réglementation « largement » trop tardive… Et elle va plus loin, elle aurait voulu que le masque soit obligatoire même à l’extérieur : « entre le moment où vous êtes sortis de chez vous et vous être entrés chez le coiffeur, vous avez marché dans la rue, vous avez croisé des gens, vous avez salué des gens, des amis, des voisins du quartier sans masque » , vous êtes potentiellement à risque. Le virus se transmet plus facilement. Selon elle, il ne faut donc par s’étonner de ce regain de l’activité épidémiologique.
Pour Alexia, restauratrice, cette réglementation n’a rien « vraiment changé. Je pense que tout le monde a compris, c’est comme dans le métro en fait, t’es ton propre danger » .
Le prix des masques fait débat
La crise sanitaire a déjà creusé sérieusement les inégalités. Les masques, les produits hygiéniques ont un prix, qui peuvent rapidement devenir un poids pour certains foyers ou personnes dans une situation précaire. Avec l’obligation de porter un masque dans « tous les lieux publics clos » , les dépenses risquent d’augmenter… La majorité des personnes interviewées mettent un point d’honneur à rendre gratuit les masques.
Dans de nombreux cas, c’est les entreprises qui financent les protections hygiéniques de leurs salariés. En effet, Touré, employé d’un Franprix, a affirmé que l’enseigne mettait des masques à disposition des employés, qui doivent en porter toute la journée, depuis le début du déconfinement. C’est en libre service et c’est gratuit.
Pour Max, coursier, la base, c’est la gratuité, en particulier depuis cette nouvelle réglementation : “en Turquie, les gens ils vont à la pharmacie avec leur pièce d’identité et ils récupèrent les masques et c’est gratuit, comme ça, ils ont 1 ou 2 masques par jour. C’est normal” .
Le président du Conseil Scientifique a affirmé, sur la matinale de RMC-BFMTV, travailler avec les autorités sanitaires sur la gratuité des masques et des tests : « une discussion qui sera mise sur la table dans les jours qui viennent » . De plus, le gouvernement souhaite faciliter l’accès aux tests. Pour Jean-François Delfraissy, « c‘est nous qui possédons notre avenir » . En espérant que les choses bougent.
En ce qui concerne le coût de l’amende, Julien, coursier également, est persuadé que c’est « parce que y’a des amendes à 135 euros » que les gens respectent l’obligation du port du masque, elle est donc d’une certaine utilité. Pour lui, ce prix est normal : “il faut accepter, c’est la santé » . Pour Max, par contre, elle démontre un manque d’humanité : « ils nous obligent à porter un masque, je veux bien mais derrière ça, ils nous mettent des amendes, ils trouvent un profit, même sur les maladies, y’a un profit » .
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Est-ce que cette mesure est suffisante pour protéger la population ?
Pour Touré, cette mesure est suffisante à condition de respecter la distanciation sociale. Or, cette règle est compliquée à respecter dans une situation où la majorité des lieux publics sont bondés, à l’image des bars, des terrasses, des transports en publics. Pour Marine, c’est la même chose, « on ne peut pas faire beaucoup plus que ça, à moins de refermer tous les commerces » .
Par contre, pour Max, ce n’est absolument pas assez : « déjà qu’ils donnent des masques, ensuite qu’ils désinfectent la ville. La dernière fois, j’ai vu dans le 9ème des mecs qui passaient avec, comme un camion d’éboueurs mais en privé, et qui lavaient tout le sol mais à mon avis, c’est que dans certaines parties de Paris” il continue : “si vraiment y’a un problème, ils devraient désinfecter, qu’ils nous envoient des avions, des Canadairs, ça va peut être un petit peu loin mais au final, si y’a vraiment un virus, en plus c’est un virus planétaire, faut qu’ils bougent leurs fesses, dans les autres pays, ils l’ont fait, en Inde, ils nettoient les villes, au Maroc aussi, et pas ici, pourtant on est dans un pays qui a de l’argent, un certain PIB et au final on se rend compte qu’on est pas grande chose pour eux, au fond » . Son avis est tranché.
Dans une crise aux contours encore flous, difficile d’avoir un avis universel sur la question. D’une manière générale, les français et françaises sont conscients du danger de ce virus, tentent de se responsabiliser au mieux mais sont perdus par les incohérences des réglementations gouvernementales.
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