Premier cas de coronavirus dans une tribu amazonienne reculée
La preuve que le coronavirus n’a pas de frontières et s’infiltre partout, dès lors qu’un contact humain permet de le propager, est qu’un tout premier cas de contamination a été répertorié dans une tribu amazonienne reculée. Les membres de la tribu Yanomami n’ont en principe que des contacts très limités avec des autres populations, pourtant, un adolescent 15 ans a bien été testé positif.
Le premier cas de contamination dans une tribu indigène en Amazonie
Un Brésilien de 15 ans a été admis à l’hôpital, emmené d’urgence par sa famille, qui a parcouru de longs kilomètres à travers la forêt pour rejoindre l’établissement. Le jeune homme était à bout de souffle, il avait beaucoup de fièvre, mal à la gorge et des douleurs à la poitrine. Il a directement rejoint l’unité des soins intensifs et il a passé le test. Celui-ci s’est révélé positif au covid-19. Son cas est tellement surprenant, qu’il a fait l’objet d’une annonce du ministre de la Santé Luiz Henrique Mandetta. Il a qualifié le cas de cet adolescent « préoccupant », compte tenu de la vie recluse que mène sa tribu.
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Le virus pourrait se propager encore plus rapidement dans une tribu qui vit en autarcie
La quasi-totalité des tribus indigènes ont de nos jours des contacts occasionnels mais tout de même réguliers avec la civilisation. Que ce soit pour aller au marché ou pour des questions administratives, les membres des tribus vont de temps en temps à la ville, d’autant plus qu’il est fréquent que les enfants soient scolarisés dans la ville la plus proche. Ainsi, le virus a pu d’une manière ou d’une autre s’infiltrer au sein de la tribu.
Cette information prouve la gravité de la situation
Sofia Mendonça, chercheuse à l’Université de São Paulo, est très inquiète par cette nouvelle. « Il y a un risque énorme que le virus se répande dans des communautés indigènes et les ravage ». Il suffit qu’une personne tombe malade pour que tout le monde soit infecté, à cause de leur mode de vie en autarcie. De plus, le système social de ces tribus se base sur les aînés, qui sont les garants de la culture, de la sagesse, ils font la loi et gèrent les leurs. Or, ils sont les plus vulnérables face au virus. « Si vous perdez les personnes âgées, vous perdez leur sagesse, l’organisation sociale. Et c’est le chaos ». Plusieurs associations de protection des populations indigènes ont mis au point des systèmes d’approvisionnement, pour apporter le nécessaire vital aux abords des tribus, afin d’éviter à leurs membres de se mélanger à la population.
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