Nouveau vaccin obligatoire à partir de 2025
Face à la recrudescence des méningites, les parents devront vacciner leurs nourrissons à partir du 1er janvier 2025. Cette vaccination obligatoire vise à protéger contre des maladies qui peuvent être très graves, voire mortelles, en particulier chez les enfants.
Une nouvelle obligation vaccinale pour les nourrissons
Les parents sont déjà familiers des obligations vaccinales. Dès les premiers mois, onze vaccins doivent être administrés, notamment contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP), mais aussi la coqueluche, les infections invasives à Haemophilus influenzae de type B, l’hépatite B, les infections à pneumocoque, le méningocoque de sérogroupe C ainsi que le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole.
Depuis 2018, ces vaccins sont obligatoires, et la Santé publique France recommande également d’autres vaccinations, comme celle contre la tuberculose (BCG) ou encore les infections à papillomavirus humains (HPV). Mais, à partir de 2025, une nouvelle obligation s’ajoutera à cette liste : la vaccination contre les méningocoques, face à une augmentation inquiétante des cas d’infections invasives. Ces maladies sont décrites par l’agence nationale de santé comme « très graves », pouvant être mortelles ou laisser des séquelles lourdes.
Une augmentation alarmante des cas
En 2023, 560 cas d’infections invasives à méningocoque ont été rapportés, marquant une augmentation de 72% par rapport à 2022. Bien que rares, ces infections sont extrêmement dangereuses, surtout pour les enfants. Elles peuvent évoluer très rapidement, provoquant des complications comme la méningite ou la septicémie, et entraînant un décès dans un cas sur dix. Il y a une semaine, une fillette de 7 ans est décédée au Havre des suites d’une méningite, illustrant la gravité de la situation.
Les autorités sanitaires indiquent que cette tendance pourrait être liée à une diminution temporaire de la couverture vaccinale lors de la pandémie de COVID-19, couplée à une plus grande circulation des agents pathogènes depuis la levée des restrictions sanitaires. Cette situation souligne l’importance d’une immunisation collective renforcée.
Les sérogroupes ACWY en ligne de mire
Tous les sérogroupes de méningocoques ne sont pas également virulents, mais les sérogroupes W et Y préoccupent particulièrement les autorités sanitaires en raison de leur taux de mortalité élevé, deux fois supérieur à celui des autres souches. Jusqu’à présent, la vaccination obligatoire était limitée au sérogroupe C. Dès 2025, cette obligation sera étendue aux sérogroupes ACWY, renforçant ainsi la protection des nourrissons contre ces infections graves.
Selon des études menées par l’Institut Pasteur, l’élargissement de la vaccination aux sérogroupes W et Y pourrait permettre de prévenir plusieurs centaines de cas graves chaque année en France, évitant ainsi des hospitalisations prolongées et des décès. Ces infections graves sont souvent mal comprises par le grand public, mais leur impact sur les familles peut être dévastateur, à la fois sur le plan émotionnel et financier.
Deux injections clés pour une protection optimale
La vaccination contre les méningocoques se déroulera en deux temps : une première injection à six mois et une deuxième à un an. Pour les enfants ayant déjà reçu une dose du vaccin contre le sérogroupe C, une deuxième dose avec le nouveau vaccin leur sera administrée en 2025.
Par ailleurs, il existe une vaccination contre les méningocoques de sérogroupe B, mais celle-ci reste pour l’instant non obligatoire. Cette vaccination nécessite trois injections et est recommandée par Santé publique France.
Des experts soulignent l’importance de respecter scrupuleusement ce calendrier vaccinal. Le Dr Sophie Martin, pédiatre à Paris, explique : « Une vaccination incomplète peut laisser les enfants vulnérables face à des agents pathogènes mortels. Il est crucial que les parents comprennent les enjeux et fassent vacciner leurs enfants dans les délais impartis. »
La santé publique comme priorité
Avec cette mesure, les autorités de santé cherchent à réduire les risques liés à ces maladies graves. La vaccination précoce des nourrissons vise à éviter les épidémies et à protéger les populations les plus vulnérables. Ce nouveau calendrier vaccinal souligne l’importance de la prévention face aux maladies infectieuses potentiellement mortelles.
Les professionnels de santé, y compris les médecins traitants et les pédiatres, seront formés pour accompagner les familles et répondre à leurs questions concernant ces nouvelles recommandations. Des campagnes de sensibilisation devraient être mises en place pour informer les parents des bienfaits de cette vaccination et dissiper les craintes potentielles liées aux effets secondaires.
Les autorités prévoient également de suivre de près l’efficacité de cette mesure à travers des bases de données épidémiologiques nationales, qui permettront d’évaluer l’impact de la vaccination sur la réduction des cas graves. Par ailleurs, le coût économique des hospitalisations liées aux infections à méningocoque pourrait être significativement réduit, ce qui constituerait un bénéfice indirect pour le système de santé publique.
D’ici 2025, les parents sont invités à se renseigner auprès de leur médecin traitant ou des centres de vaccination afin de préparer cette nouvelle étape essentielle pour la santé de leurs enfants. Sophie Leblanc, maman de deux enfants vaccinés, témoigne : « J’étais inquiète au début, mais après avoir discuté avec notre pédiatre, j’ai compris que c’était la meilleure décision pour protéger mes petits. »