Le syndrome de Diogène, c’est quoi ?
Il y a des syndromes qui peuvent sembler étranges, à première vue. Puis, une fois qu’on se penche sur le sujet, on se rend compte que derrière chacune des personnes atteintes se cachent des souffrances et des histoires de vies. Aujourd’hui, voyons ensemble le syndrome de Diogène.
Le syndrome de Diogène
Pour faire simple (alors que le sujet ne l’est pas du tout) le syndrome de Diogène mêle la syllogomanie (l’accumulation d’objets), une négligence d’hygiène corporelle et domestique et un isolement prononcé.
Les personnes atteintes de ce syndrome sont conscientes que quelque chose ne va pas. Mais elles sont littéralement incapables de jeter. Elles accumulent, accumulent … Tant et si bien qu’ils vivent dans des logements qui deviennent insalubres.
Tout peut-être accumulé. C’est cela qu’il faut comprendre. Absolument tout : détritus, morceaux de ferrailles voire même, leurs urines ou leurs selles.
Reconnaître une personne atteinte du syndrome
Il y a bien des manières de comprendre, sans aller chez la personne elle-même, qu’elle est atteinte de ce syndrome.
Tout d’abord, la négligence corporelle, dont nous parlions. Une négligence poussée à l’excès et à laquelle la personne reste indifférente.
Ensuite, la personne atteinte a une relation très particulière aux objets. On distingue alors deux cas :
le Diogène actif qui va accumuler les objets (journaux, boîtes …) de manière active, c’est à dire de façon désirée : la personne se dit que telle ou telle chose pourrait lui servir dans l’avenir.
Le Diogène passif : c’est par négligence ou par dépression qu’il va cesser de ranger et de nettoyer son habitation. Très rapidement, il va alors se laisser submerger. A tel point que les nuisibles (rats, cafards …) et les moisissures prendront le dessus.
Souvent, les personnes concernées sont âgées de plus de 70 ans. Le syndrome survient généralement suite à un changement brutal dans la vie de la personne : décès d’un proche, choc émotionnel … La personne en question va alors se murer dans un isolement social parfois total. Elle assume son choix et, bien souvent, refuse toute aide extérieure. Il est très rare qu’une personne atteinte laisse entrer qui que ce soit chez elle.
Comprendre la personne atteinte par le syndrome
Plusieurs approches sont en cours pour comprendre la maladie : médicales, psychologiques … Pour l’instant, il n’y a que des hypothèses qui en résultent. Mais, avec de la bienveillance et de l’humanité, on peut comprendre ce que ressentent les personnes atteintes.
Il s’agit très souvent de personnes qui ont connu un drame, dans lequel ils ont perdu un proche par exemple. Ils se sont alors refermés sur eux-mêmes, ignorants les conventions sociales. Pour le malade, entasser est alors devenu une façon et une raison d’être. Et il devient alors impossible pour lui de jeter, persuadé qu’il jetterait une partie de lui même. Et qu’il pourrait en mourir.
30 000 personnes seraient actuellement atteintes de ce syndrome aujourd’hui en France.