Attention, la maladie de la langue bleue arrive en France
Un vent d’inquiétude souffle sur les prairies du nord de la France. La fièvre catarrhale ovine, connue sous le nom de « langue bleue », a été détectée pour la première fois dans un troupeau de Marpent, à proximité de la frontière belge.
Ce nouveau sérotype, étranger à notre territoire jusqu’alors, suscite de nombreuses craintes. Les éleveurs et les autorités sanitaires s’interrogent sur les conséquences possibles.
Le sérotype 3 s’installe dans le Nord
Le 5 aout, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a confirmé la présence du sérotype 3 de la fièvre catarrhale ovine dans un élevage du Nord. Ce sérotype, auparavant repéré uniquement aux Pays-Bas, en Allemagne et en Belgique, inquiète fortement les locaux. Les troupeaux français, jamais confrontés à ce virus, n’ont développé aucune résistance naturelle.
Simon Ammeux, président de la Fédération régionale des Syndicats d’Exploitants agricoles (FRSEA) des Hauts-de-France, exprime sa crainte. « La maladie était connue ailleurs, mais la voir arriver chez nous, c’est un coup dur. » Selon lui, il est peu probable que cette détection reste isolée. « On est parti pour une mauvaise période », anticipe-t-il pour Midi Libre.
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Une menace pour la filière viande
Bien que la maladie catarrhale ovine soit inoffensive pour l’homme, elle se révèle redoutable pour les moutons. Elle se manifeste par une forte fièvre, des troubles respiratoires, et une langue bleue pendante. Mais ce n’est pas tout. Elle provoque également des avortements, affaiblit les animaux et peut entrainer leur mort dans les cas les plus graves.
Elle se transmet par des moucherons piqueurs, des insectes minuscules capables de causer de grands ravages dans les troupeaux. Outre les impacts sur la santé des moutons, la langue bleue engendre des pertes économiques considérables pour les éleveurs, tout en perturbant les échanges commerciaux internationaux.
Vers une campagne de vaccination d’urgence
Face à cette nouvelle menace, les autorités ont réagi rapidement. Une zone régulée a été instaurée, allant du Pas-de-Calais à la Moselle, où les mouvements de bovins, chèvres et moutons sont strictement encadrés. Cette mesure vise à limiter la propagation du virus et à protéger les cheptels non contaminés.
Le ministère de l’Agriculture a également lancé une campagne d’immunisation volontaire, avec un vaccin fourni gratuitement par l’État. Les éleveurs pourront commander les doses nécessaires à partir du 14 aout, avec une seconde livraison prévue pour le 31 aout.
L’objectif est clair : réduire les signes cliniques et prévenir la mortalité chez les bovins de la zone régulée. Cependant, des questions se posent. La vaccination sera-t-elle suffisante pour enrayer la propagation du sérotype 3 ? Les individus réussiront-ils à protéger leurs bêtes à temps ?
L’arrivée de la langue bleue en France marque le début d’une période d’incertitude pour la filière ovine. Les personnes devront faire preuve de résilience pour surmonter cette crise. Les mesures mises en place suffiront-elles à limiter les dégâts ? La lutte contre cette maladie est loin d’être gagnée, et le spectre des épidémies passées continue de hanter les esprits.