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« Si on se mange une seconde vague dans les 15 jours à venir on saura d’où ça vient » : le témoignage bouleversant d’un soignant en réanimation

Publié par Romane TARDY le 18 Avr 2020 à 16:33
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Comment les soignants travaillant dans les services de réanimation pendant la crise du coronavirus vivent cette situation ? Quel est leur quotidien ? Voici un journal de bord de cette profession difficile.

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Les services de réanimation sont surchargés avec la crise du coronavirus. Même si les chiffres d’entrée en réanimation commencent à diminuer, plus de 6000 patients y séjournent encore. Un réanimateur, interne d’un hôpital en Ile-de-France, s’est livré au Parisien sur son difficile quotidien entre frayeurs, doutes et soulagements.

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Journal de bord d’un soignant d’un service de réanimation

Cet interne dépeint depuis un mois son nouveau quotidien. Tout d’abord, il doit jongler entre trois hôpitaux dont deux en région parisienne et un troisième à trois heures de la capitale. Chaque matin, après de courtes nuits, la première question qu’il se pose est : « y a-t-il eu des décès dans la nuit ? » . 

Pendant les deux premières semaines de la crise, soit au début du confinement, il met en avant un triste récit de l’épidémie : l’augmentation des cas, la peur, la mort et le deuil. A partir de la troisième semaine, il décrit quelques lueurs d’espoir mais aussi d’incroyables déceptions. En effet, chaque jour, la France perd des centaines de personnes. Il ajoute que cette période était telles des « montagnes russes ». Certains patients allaient soudain beaucoup mieux et l’état d’autres se dégradait à une vitesse folle.

Quatrième semaine, celle de l’interrogation

Pour sa quatrième semaine, le trentenaire s’interroge : faut-il vraiment intuber autant de patients. Il tente de prendre du recul sur la situation. Malgré ce constat, il remarque des améliorations dans les hôpitaux : des ressources humaines et matérielles sont arrivées en renfort. En cette quatrième semaine, il change également de service et constate la différence avec la réanimation. Il est dans l’unité de soins continus Covid. Ses patients ont de graves symptômes mais sont réveillés, c’est nouveau pour le trentenaire. Ce service manque également de moyens.

Ces derniers jours, il remarque aussi un relâchement des Français qui l’agace. Sur 900 mètres, il a croisé 10 joggeurs. « Si on se mange une seconde vague dans les 15 jours à venir on saura d’où ça vient » .

Il est exténué

Pour tenir le coup avec ce rythme effréné, cet interne a confié se « shooter au Guronsan«  sans lequel il est pour lui « impossible de démarrer le matin » . Il sent que la fin de la crise est encore très loin : « Quand viendra le premier jour sans décès ? Ce n’est pas du tout d’actualité, mais ce jour-là, il y aura de l’espoir » .

Source : Le Parisien

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