Admise dans un hôpital psychiatrique cette femme nous raconte son expérience
C’est quelque chose de très difficile que de parler d’une expérience d’une telle ampleur. Mais cette femme (elle ne donne jamais son nom et s’est donnée le pseudo Out of Darkness) a voulu montrer les dessous des hôpitaux psychiatriques.
« Je tiens à partager mon expérience pour briser les tabous et donner aux gens plus d’informations sur ce qu’il se passe en hôpital psychiatrique. On donne souvent une mauvaise image des hôpitaux à travers les films et les histoires d’horreur mais ça n’est souvent pas ce que l’on imagine. Je veux montrer que ça n’est pas grave d’avoir des problèmes de santé mentale et d’aller en hôpital psy.
Début janvier je me suis retrouvée dans une situation nouvelle et très sombre. Après une période de déclin, mon état mental s’est aggravé. Je me suis sentie vriller et me suis alors entourée d’une équipe de médecins de l’association A&E (Accident & Emergency). Après quelques entretiens ils ont conclu qu’il était dangereux de me laisser seule chez moi. Mon copain et moi avons alors attendu que l’équipe de médecins me trouvent un lit en hôpital psychiatrique. En seulement quelques heures les docteurs m’ont trouvé une place dans le département d’aide aux problèmes mentaux. J’ai été très chanceuse d’avoir été prise en charge aussi vite. Il est très fréquent de voir des gens lutter plusieurs mois pour obtenir un lit.
Voici la chambre que l’on m’a donnée. Je dois avouer que c’était assez confortable même s’il faisait trop chaud car je ne pouvais pas changer la température, ni ouvrir la fenêtre plus que quelques centimètres, pour des raisons de sécurité. Les prises de courant présentes dans la chambre ne sont pas utilisables par les patients puisque nous n’avons pas le droit aux câbles pour éviter tout risque de suicide. Il n’y a d’ailleurs aucun endroit auquel il est possible de s’attacher, même les toilettes n’ont pas de sièges ‘normaux’.
Voici un petit aperçu de ce que je pouvais voir en sortant de ma chambre. Le petit espace derrière la fenêtre auquel les patients peuvent accéder le jour sert à profiter de l’extérieur. À gauche de la photo il y avait le bureau des infirmières et juste après, la porte vers le monde extérieur. J’étais dans un compartiment fermé de l’hôpital alors même si quelqu’un essayait de sortir en douce il était obligatoirement repéré par un employé du staff médical.
D’ailleurs il fallait faire très attention, des patient m’ont dit que si l’on essayait de s’enfuir les médecins nous confinaient dans un espace fermé. Ce qui veut dire que l’on peut être enfermé contre son gré pour sa propre sécurité. Mais si vous pouvez prouver au docteur que vous êtes en bonne santé mentale, cela ne devrait pas vous arriver.
Et ça c’est la vue de l’autre côté du couloir. Au fond, derrière la porte couverte de dessins, il y a la salle à manger où j’a passé une bonne partie de mon temps à dessiner et à parler aux autres patients. Il y a également un petit miroir que l’on peut voir dans le côté haut-droit de la photo. Il sert aux infirmières pour qu’elles sachent ce qu’il se passe dans le couloir adjacent. C’est une mesure de sécurité mais je m’en servais pour connaitre la longueur de la queue jusqu’à la salle où l’on nous donnait nos médicaments.
Ça c’est une toute petite partie de la salle de séjour. Elle est beaucoup plus grande que cela mais je ne voulais pas prendre en photo les autres patients, tout d’abord car c’est illégal et surtout parce qu’ils ont droit à leur vie privée. Dans cette salle on pouvait venir regarder la télévision. Elle était totalement encastrée dans une boîte en bois que je trouvais assez mignonne. Comme ils ont perdu la télécommande, la seule façon de changer de chaîne était de trouver quelqu’un avec des bras aussi fins qu’une feuille de papier.
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