Covid-19: grosse inquiétude autour des personnes âgées pour l’été
Depuis une semaine, il n’y a plus de mort du Covid-19 en Ehpad. Ce bilan encourageant doit être pris avec prudence. Les personnes âgées ne sont pas encore à l’abri : la situation est toujours difficile dans les établissements de soins.
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Covid-19 et personnes âgées : le risque toujours présent
Le vendredi 10 juillet 2020 marque la première semaine sans mort du Covid-19 en Ehpad. Ce bilan très encourageant pourrait pousser au relâchement avec ses proches âgés. Pourtant, il faut rester prudent selon les médecins. Le risque de deuxième vague est très présent et les personnes âgées ne sont donc pas à l’abri.
Un infirmier en gériatrie, travaillant dans un établissement de la Robertsau, à Strasbourg, interrogé par Planet, a voulu mettre les Français en garde quant au relâchement de leur effort de lutte contre l’épidémie : « Pour une majorité de Français, je crois que la fin du confinement signifiait aussi la fin du coronavirus. Nous l’avons bien remarqué : le soutien au personnel soignant s’est tari et pour beaucoup de gens, c’est comme si la maladie n’existait plus. Or c’est loin d’être le cas. Cet été, je le crains, il va falloir s’attendre à des surprises…« . Il a surtout peur pour les personnes à risques et donc notamment les personnes âgées.
Des conditions de travail encore difficile cet été
Les conditions dans les établissements pour personnes âgées ne s’amélioreront pas cet été. En effet, l’infirmier met en avant des manques de moyen très importants et une grande fatigue du personnel : « Cette logique pécuniaire, qui vise à faire l’économie de bouts de chandelles, n’est pas compatible avec la qualité de vie du soignant » . Cet été les établissements risquent aussi de manquer d’effectifs, avec tous les congés de retard et le besoin de repos des soignants : « J’ai près de deux mois à rattraper au total, que je ne récupérerais jamais » , explique-t-il.
Par ailleurs, ceux qui remplacent le personnel qualifié ne sont pas toujours bien formés au vu de l’urgence de la situation : « Un nombre considérable d’infirmières et d’infirmiers qui nous rejoignent sont mal formés. Ils doivent apprendre dans l’urgence, formés en deux ans au lieu de trois et sont pris sur dossiers plutôt que sur concours » , déplore-t-il. Toute cette situation rend difficile les soins aux personnes âgées et pourrait entraîner de mauvaises surprises…
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