Pour ne plus appartenir à un genre, cet homme tatoué de noir se fait retirer le pénis et les tétons
Adam Curlykale est un jeune homme adepte des modifications corporelles qui souffre aussi de dysmorphophobie. Après s’être battu pendant des années contre un cancer du côlon, ce Russe vivant en Angleterre, a décidé de prendre son corps en main et d’en faire ce qu’il voulait. Pour cacher les stigmates laissés par la maladie, il a entrepris une transformation radicale en se faisant tatouer la totalité du corps en gris anthracite… sa couleur préférée. De la langue, aux yeux, en passant par les oreilles, tout son visage et son corps est recouvert de gris foncé. Souffrant également de troubles du genre, il a entrepris une opération de nullification génitale. Il a rejoint une clinique privée au Mexique pour se faire couper le pénis, les testicules, le nombril et les tétons. Regardez la vidéo de sa transformation.
Il s’est battu contre un cancer du côlon
Adam Curlykale, 32 ans, originaire de Kaliningrad en Russie, est devenu une star en Pologne, depuis qu’il a participé à une émission de télévision appelée Second Face. Adam, au look un peu particulier y explique son parcours et raconte les étapes qu’il a parcourues pour en arriver à se faire enlever les organes génitaux. Tout a commencé il y a une douzaine d’années lorsqu’on lui a diagnostiqué un grave cancer du côlon. Il a enchainé les traitements lourds (chimiothérapie, radiothérapie) et les opérations qui vont avec. Très mal dans sa peau à ce moment-là, il décide de cacher les imperfections de sa peau, comme les cicatrices et son teint pâle avec des tatouages. Les tatouages de plus en plus visibles et imposants lui donnent l’impression de prendre possession de son corps. Il apprend également que le cancer lui provoqué une sorte d’albinisme, ce qui va l’encourager encore plus à changer la couleur de sa peau, car il ne supporte pas l’idée de vivre dorénavant avec le teint blême.
Il entame la transformation de négation génitale
« La vie est trop courte, donc j’ai arrêté de me demander ce qu’il va se passer demain. La vie c’est ici et maintenant ». Depuis quelques années maintenant, sa condition médicale s’est améliorée et il a pu se concentrer sur son aspect physique uniquement. Mais son chemin ne s’arrête pas là, car Adam souffre en même temps d’un problème d’identité. « S’il vous plait, ne me jugez pas. Toute ma vie j’ai lutté avec mon genre et mes problèmes de santé liés à mon cancer. Tout ce que je veux c’est d’être heureux et bien dans mon propre corps ». Contrairement à ce qu’on peut lire sur lui un peu partout, il n’a pas décidé de se faire enlever les organes génitaux car ils étaient restés blancs. Il est tout a fait possible de se les faire tatouer et d’ailleurs, il a d’autres parties du corps, comme les orteils qui sont restés blancs. Si Adam a décidé de subir une ablation du pénis, c’est parce qu’il voulait se faire retirer les organes d’identification de genre. Il se définit comme un nullo, l’abréviation de genital nullification en anglais, soit nullification ou négation génitale. Contrairement aux transgenres qui s’identifient à un genre et entreprennent (ou non) une transition pour correspondre à leur genre, les nullos ne s’identifient à aucun genre et la transition consiste à supprimer toutes les preuves physiques qui pourraient les rattacher à un genre.
Pour devenir un nullo on lui coupe le pénis et les testicules
Il y a 5 semaines, Adam s’est rendu à l’Hôpital Jardines de Guadalajara, au Mexique. Il a pu s’y faire retirer les organes génitaux, les tétons et le nombril. En Europe, les opérations de négation génitale sont interdites par la loi. L’homme tatoué de gris publie de nombreuses photos sur ses réseaux sociaux, notamment sur Instagram où ses 46 000 abonnés suivent sa transformation. L’ablation du pénis et des testicules ne s’est pas faite sans douleurs. À cause des lourds traitements qu’il a subis pour éradiquer son cancer, son corps ne réagit plus aux antidouleurs, ce qui est évidemment atroce quand on imagine ce qu’on peut ressentir lorsqu’on se fait enlever les organes génitaux.
Il souffre de graves complications à l’urètre
L’opération d’ablation du pénis et des testicules s’est bien déroulée, par contre, il a rencontré de nombreuses complications dans les jours et les semaines qui ont suivi. « J’ai eu une perte de sang excessive lors de l’opération, j’ai eu une gastroentérite à cause des médicaments, j’ai vomi ma bile, les points de suture résorbables se sont arrachés autour de la zone de l’urètre, j’ai eu des hémorroïdes », sans parler du fait qu’il était impossible pour lui d’uriner sans cathéter. De retour en Angleterre, il s’est rendu compte qu’il souffrait d’une infection urinaire et depuis des semaines on lui enlève, puis on lui remet un cathéter car la cicatrisation de l’urètre semble compliquée. Il se retrouve bien embarrassé et a lancé une cagnotte participative pour récolter les 5 000 livres sterling dont il aurait besoin pour ses soins futurs. Dorénavant, il urine par un trou qui lui sert d’urètre, malheureusement, il a déjà fallu lui inciser une nouvelle fois cette partie qui s’affaissait déjà. Comme l’opération de négation génitale est illégale en Europe, peu de médecins acceptent le risque de le prendre en charge, d’autant plus que le système de soins en Angleterre coûte cher. La plus grande partie des frais ira pour l’achat du billet qui le renverra au Mexique, où le chirurgien accepte de pratiquer gratuitement les opérations correctrices.