Coronavirus : ce que les pharmaciens ne savaient pas depuis fin Mars…
La polémique des masques est loin d’être terminée ! Alors que les enseignes de supermarchés vendent désormais des milliards de produits pour faire face au coronavirus, les pharmaciens s’interrogent. Ils s’interrogent d’autant plus que récemment, ils font une découverte troublante. En effet, il apparaît qu’il n’y avait pas d’interdiction légale de vendre des masques issus de l’importation. Et ça, contrairement à ce que toute l’administration laissait sous-entendre.
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Coronavirus : des masques autorisés à la vente depuis fin mars
Dès l’annonce du confinement pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, les masques ont immédiatement été réquisitionnés. Et c’est ainsi que dans les pharmacies, l’interdiction d’en vendre à des particuliers était la règle. À tel point que la loi prévoyait six mois de prison et 10 000 € d’amende. Mais aujourd’hui, on découvre avec stupeur qu’en réalité, les pharmaciens avaient la possibilité de vendre des masques depuis fin mars. Sauf que personne ne leur a fait savoir !
À commencer par le gouvernement. Le 17 mars dernier, Sibeth N’diaye explique : “Non, les français ne pourront pas acheter de masques dans les pharmacies.” Quant à Olivier Véran, il explique le 19 avril : “Si on commence à ouvrir la vente en pharmacie, ce sera une vente qui sera vite tarie.” Et c’est ainsi que de nombreux professionnels de la santé se sont retrouvés tiraillés à refuser d’en vendre. « Je suis un peu gêné à chaque fois que j’ai un client qui se présente. Il me demande ne serait-ce qu’un seul masque : je ne peux pas lui donner. »
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Un mensonge qui plane depuis fin mars
En pleine épidémie de coronavirus, toutes les pharmacies de France sont mobilisées pour venir en aide aux soignants et aux professionnels hospitaliers. C’est ainsi qu’aucun des masques ne sera distribué aux particuliers. Malheureusement, aujourd’hui, il se rend compte qu’en réalité, ce n’était pas le cas. En effet, dans un document du ministère qui date du 30 avril, il est stipulé : “ne sont pas concernés [par l’interdiction de vente du 23 mars] les stocks de masques importés depuis cette date.” Donc non seulement les pharmacies pouvaient vendre des masques depuis fin mars mais en plus, en respectant une limite de 5 millions par trimestre et par entreprise.
« Il y a beaucoup de pharmaciens qui tout à coup découvrent qu’on leur a menti depuis le 24 mars. Mais in fine, ça reste le patient, ça reste la population, qui a été privée de ces masques dont elle avait cruellement besoin. », explique Me Fabrice Di Vizio, qui représente certaines pharmacies. Une situation que dénonce Audrey Lecoq, une grossiste qui a pu importer 1 million de masques d’Espagne et du Portugal. « Je leur ai fourni le décret, je leur ai fourni une consultation de mon avocat leur disant ‘vous avez le droit de vendre des masques’, mais on s’est retrouvés avec un conseil de l’Ordre et des syndicats qui eux disaient aux pharmaciens : ‘la consigne est de privilégier les soignants et de ne pas vendre de masques’. » Pour autant, les stocks importés, s’ils n’étaient pas saisis dès leur arrivée sur le territoire, ne partaient pas directement dans le stock d’État pour le personnel soignant. Interrogé sur la question, le ministère de la Santé n’a pas souhaité répondre…