Coronavirus : ce médicament qui tue 99,98% du virus en 48 heures peut-il nous sauver ?
Une étude australienne publiée dans l’Antiviral Research apporte des résultats encourageants sur l’efficacité de l’Ivermectine contre le covid-19. Il s’agit d’une molécule réputée pour soigner plusieurs maladies parasitaires, comme la gale. Ce document circule sur les réseaux sociaux et suscite la joie des internautes ! Mais il faut relativiser les propos de cette étude. Retour sur cette populaire trouvaille !
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La molécule de l’Ivermectine est déjà connue des spécialistes
L’Ivermectine est une molécule réputée pour soigner plusieurs maladies parasitaires, comme la gale. Elle est particulièrement utilisée pour soigner l’onchocercose, une maladie due à un parasite qui peut survivre jusqu’à 15 années dans le corps humain.
Selon Frédéric Altare, immunologiste et directeur de recherche à l’Iserm, « souvent dans l’histoire récente les antiparasitaires se sont avérés comme de très bons antiviraux » . En effet, « on connaît son activité antivirale in vitro contre plusieurs virus, on connaît son mode d’action supposée » rajoute le virologue Etienne Decroly.
Aux mêmes termes que la chloroquine, l’Ivermectine est une molécule connue des chercheurs. Cela facilite donc les recherches. « On gagne du temps à tester des molécules qui sont déjà vendues dans le commerce » , confirme Frédéric Altare.
Mais, selon Etienne Decroly, directeur de recherche au CNRS et membre de la Société française de virologie, « aujourd’hui, avoir un coup d’avance dans la lutte contre ce pathogène, c’est essayer d’avoir plusieurs molécules thérapeutiques » . Ce chercheur est persuadé qu’il faut mêler plusieurs thérapies pour éradiquer ce virus et il reste positif : « d’autres molécules vont sûrement émerger et c’est une bonne nouvelle » .
Une étude australienne qu’il faut prendre avec précaution
L’étude actuelle circulant sur les réseaux sociaux met en évidence l’influence de l’Ivermectine sur le virus du covid-19. En effet, un document a été publié dans l’Antiviral Research, le 3 avril 2020. Il s’agit d’une étude menée par une équipe de chercheurs australiens du Royal Melbourne Hospital et de l’université Morash. Elle démontre la réelle efficacité de l’Ivermectine contre le covid-19, en laboratoire.
En effet, les auteurs affirment que cette molécule réduit considérablement la charge virale du covid-19 « in vitro » en 48 heures. En effet, grâce à ce produit, le covid-19 serait passé de 5000 unités à une seule, soit près de 99,98% de taux d’éradication du virus.
Mais, l’immunologiste Frédéric Altare reste vigilant: « l’étude in vitro est un premier pas, mais il y a un océan entre quelque chose qui marche dans un laboratoire et quelque chose d’efficace chez l’homme » . De plus, « d’après cette étude, l’ivermectine s’est avérée efficace contre une cellule isolée infectée par le virus, mais quand cette cellule est dans un organisme vivant, est-ce que c’est toujours efficace ? » relativise le médecin.
Pour tester les médicaments, un protocole strict doit être respecté et le test en laboratoire en est qu’une première étape. En effet, la molécule devra ensuite passer les essais précliniques, qui permettent de vérifier son efficacité sur des souris et des hamsters. Si ces tests s’avèrent concluants, la molécule est ensuite testée sur des groupes d’individus humains et en dernier lieu, sur de véritables malades infectés, en l’occurence par le covid-19.
Bien que positive, cette étude doit être relativisée et n’annonce pas encore le nouveau remède miracle contre le covid-19.
Source: France Info.
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