« Aie confiance » : Un chauffeur Uber essaie d’enlever une jeune femme à Paris
C’est le récit glaçant qui est en train de devenir virale sur Instagram, une jeune femme de 24 ans a failli se faire enlever mercredi soir, à Paris, par son chauffeur Uber. De plus en plus d’histoires de kidnapping remettent en question la sécurité de cette application.
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Rentrer seule chez soi le soir ce n’est pas toujours rassurant, c’est pourquoi des nombreuses femmes rentrent en Uber. Un sentiment de sécurité que n’a pas ressenti cette jeune de 24 ans, qui a vécu un évènement traumatisant avec son chauffeur.
« Ça va bien se passer » : Un chauffeur Uber tente un enlèvement
C’est l’amie de la victime, nommée L. dans le récit, qui publie cette histoire sur son compte Instagram. Alors que la jeune femme rentrait chez elle de nuit, elle commande un Uber pour faire le chemin en toute sécurité. Au bout de cinq minutes dans la voiture, la course est annulée. Le chauffeur Uber prend la direction opposée du trajet initial. La jeune femme, inquiète, demande ce qui est en train de se passer.
« Il met une musique « romantique » (…) Il répond : Aie confiance ça va bien se passer » .
Elle commence alors à lui demander de s’arrêter, il refuse. Elle insiste et lui ordonne de la laisser sortir, il refuse à nouveau.
« L. voit son innocence défiler devant ses yeux. L’homme est grand, beaucoup plus grand qu’elle. Il la reluque. Où l’emmène-t-il ? » .
Alors que le véhicule roule toujours, elle ouvre la portière et saute. Elle s’enfuit, et court aussi vite que possible.
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« Vous attendez qu’il y ait combien de victimes avant d’agir ? »
Évidemment, elle prévient immédiatement la plateforme Uber qui ne va pas réagir à son histoire. À l’heure actuelle, le chauffeur continue d’exercer. Nina Scaly, auteure du post, explique que son amie est traumatisée. En plus de ne plus se sentir en sécurité, son agresseur est donc toujours en liberté et peut encore agresser n’importe laquelle de ses clientes.
Vu plus de 180 000 fois en 24 heures, le post a fait réagir de nombreux comptes influents tels que la chanteuse Hoshi, Meufparis, Marilou Berry ou encore Iris Mittenaere. Le compte Uber est notifié dans presque tous les commentaires, une solidarité féminine qui vise à faire réagir la société de chauffeurs. Le hashtag Uber est également utilisé sur Twitter, l’affaire est partagée pour que le conducteur soit retrouvé au plus vite.
En 2019, un rapport avait été publié par Uber pour communiquer sur l’insécurité liée aux courses de la société. Les chiffres alarmants montraient que plus de 3000 agressions sexuelles avaient fait l’objet de signalement. En Inde et dans de nombreux autres pays, l’image de l’application est ternie par ce genre d’affaires.
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Edit : Contactés par le service communication d’Uber, nous mettons à jour cet article :
Citation d’une porte-parole d’Uber:
Après avoir reçu le signalement de cet incident choquant, nous avons contacté la victime pour recueillir les informations et avons pris toutes les mesures nécessaires à l’encontre du chauffeur. Son compte a été désactivé dès hier et il ne peut plus opérer sur l’application.
Nous sommes aux côtés de la victime pour lui apporter notre soutien. Si elle souhaite porter plainte, nous fournirons toutes les informations nécessaires aux autorités publiques.
Éléments de contexte et d’information
Concernant cet incident:
- Jeudi 13 octobre un incident de sécurité nous a été signalé sur l’application. Nous avons rapidement été en contact avec la victime et procédé à la désactivation du chauffeur.
- Le chauffeur n’est pas accusé d’avoir commis d’agression physique ni d’agression sexuelle auprès de cette passagère et n’a jamais été signalé pour de tels faits sur l’application.
- Son langage incohérent et son comportement ont été des éléments anxiogènes pour la passagère qui ne s’est pas sentie en sécurité. Nous comprenons tout à fait ce sentiment et toute notre solidarité va à la victime.
- L’état de santé de la victime a été notre première préoccupation. Elle nous a confirmé se porter bien physiquement. Nous lui avons fourni le contact d’une association partenaire qui est en mesure de lui apporter un soutien psychologique si besoin.
- Nous l’avons informé de son droit à porter plainte et transmis les informations sur les démarches à accomplir. Nous pourrons nous mettre en relation avec les forces de l’ordre si elle décide de le faire et partager l’ensemble des éléments utiles à l’enquête.
- A notre connaissance, la victime n’a pas porté plainte à ce jour.
Les échanges avec la victime et sa proche le jeudi 13 octobre:
- A 9h56: Nous avons reçu un signalement ne mentionnant ni “kidnapping” ni “incident de sécurité” mais simplement une annulation de course suite à un refus de suivre le GPS. La passagère n’a pas non plus utilisé le bouton de rappel d’urgence que nous mettons à dispositions des passagers pour signaler les incidents graves en matière de sécurité et qui permet une prise en charge immédiate par une équipe dédiée.
- A 10h01: Nous avons répondu à ce message en indiquant diriger le dossier vers la bonne équipe.
- A 12h30: Un signalement plus précis indiquait que le chauffeur avait “essayé de l’enlever”
- A partir de ce signalement, nous menons une enquête visant à vérifier des éléments tels que le journal de la course. Nous regardons également le compte du chauffeur
- A 18h13: Nous appelons la victime pour lui témoigner de notre soutien, prendre son témoignage et lui faire savoir que le compte du chauffeur est désactivé.
- A 23h54: Nous envoyons un message en DM à la proche de la victime pour lui faire connaître nos actions.
- Ce n’est qu’à partir de ce moment que nous communiquons publiquement sur les réseaux sociaux.