Une élue menacée de mort pour avoir demandé la fermeture d’une mosquée
L’élue est menacée depuis sa demande de fermeture administrative de la mosquée turque de Saint-Chamond, dans la Loire.
Depuis plusieurs jours, Saint-Chamond est le théâtre d’un climat d’insécurité croissant. Ce constat s’illustre par des actes de violence et des menaces de mort à l’encontre d’Isabelle Surply, conseillère régionale et municipale. Des menaces, qui se multiplient dans le monde politique et médiatique.
Des menaces terroristes
Les premiers signes de cette montée de violence ont été constatés dans la nuit de vendredi à samedi dernier. À ce moment, des inscriptions menaçantes ont été découvertes sur les murs du collège-lycée Sainte-Marie de la ville. On pouvait notamment y lire « Isabelle Surply on va t’égorger ».
« C’est la première fois qu’on explicite une action qualifiée de terroriste. C’est un cap franchi clairement. Dans la méthode, dans le choix des mots, même dans la taille des inscriptions. C’est de plus en plus violent, c’est de plus en plus gros », a commenté la victime.
Ces menaces font suite à l’engagement en 2016 de Surply pour la fermeture administrative de la mosquée turque Millî Görüş. Une action qui a provoqué des réactions hostiles de la part de certains groupes. Puis, en 2022, l’élue a activement milité pour l’expulsion de l’imam Ahmada de la même mosquée à Saint-Chamond, un objectif qu’elle a finalement réussi à atteindre. Ces dernières années, les menaces liées aux religions sont de plus en plus fréquentes en France.
L’élue soutenue au milieu des tensions
Dans un contexte où les tensions entre communautés arménienne et turque sont déjà palpables, ces menaces exacerbent les craintes et fragilisent davantage les relations intercommunautaires. L’utilisation de symboles nationalistes turcs, tels que les « Loups gris », dans les messages menaçants, témoigne d’une radicalisation et d’une polarisation croissantes au sein de la société.
Les élus, de plus en plus menacés, ne sont pourtant pas les seuls. Les célébrités sont également régulièrement visées par des intimidations, voire des menaces de mort. Face à cette situation, les réactions politiques ne se sont pas fait attendre.
Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, a rapidement pris position en demandant des mesures urgentes pour assurer la sécurité de Surply et de sa famille. De même, le maire de Saint-Chamond a saisi les plus hautes instances de l’État pour que les responsables de ces actes soient identifiés et traduits en justice.