« Ça m’a touché » : Emmanuel Macron au plus mal après sa défaite aux élections européennes
Le président de la République a vécu une grosse défaite suite aux élections européennes. La majorité présidentielle a été largement devancée par le Rassemblement National, un résultat qui a poussé Emmanuel Macron à dissoudre l’Assemblée nationale. Mais depuis ce revers, le chef de l’État est au plus mal.
La défaite conséquente de la majorité présidentielle
Le parti du chef de l’État largement battu par le RN
Les sondages avaient annoncé une défaite d’Emmanuel Macron aux élections européennes qui ont eu lieu le dimanche 9 juin et le résultat du scrutin l’a confirmé. La liste de la majorité agrégeant Renaissance, le Modem, Horizons, l’UDI et les Radicaux, menée par Valérie Hayer, a connu un énorme échec.
La liste de la majorité présidentielle est arrivée en deuxième position avec 14,6 %. Un score très loin de celui du RN de Jordan Bardella qui a obtenu 31,4 %. Le parti d’Emmanuel Macron a donc obtenu 13 sièges au Parlement européen, soit moins que les 23 de 2019.
Le grand gagnant est le Rassemblement National qui obtient 30 sièges, soit 12 sièges supplémentaires par rapport à 2019. Le résultat est dur à avaler pour le camp d’Emmanuel Macron qui n’a pas su contrer l’ascension de la liste du RN durant les trois mois de campagne.
Une démission possible d’Emmanuel Macron ?
Après la déroute de la majorité présidentielle, Emmanuel Macron a fait le choix de dissoudre l’Assemblée nationale. Ainsi, des élections législatives anticipées auront lieu les 30 juin et 7 juillet prochains. Mais le chef de l’État joue gros puisqu’il risque de ne pas obtenir de majorité. Que fera-t-il si ce scénario se présente ?
Les Français semblent avoir une idée pour l’avenir du président. D’après un récent sondage du CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD, 57 % des Français estiment qu’Emmanuel Macron devra démissionner en cas de défaite de la majorité présidentielle aux élections législatives.
Mais ces Français risquent d’être déçus puisque le président de la République a fermé la porte à cette perspective. Alors que la rumeur d’un possible démission planait, Emmanuel Macron a exclu de démissionner « quel que soit le résultat ». Ainsi, même en cas de cohabitation avec le Rassemblement national ou une union de la gauche, le chef de l’État ne devrait pas quitter ses fonctions.
Emmanuel Macron affaibli sur la scène internationale
Une multitude de rendez-vous internationaux à venir
L’actualité politique française n’est pas sans conséquence à l’internationale. La dissolution de l’Assemblée nationale et la percée historique du RN ont provoqué une onde de choc chez les partenaires et alliés de la France. Des événements qui ont forcément un impact négatif sur l’influence du chef de l’État sur la scène internationale, d’autant plus en cas de victoire du Rassemblement nationale les 30 juin et 7 juillet prochains.
Certaines personnalités politiques ne sont pas privées de réagir à la défaite d’Emmanuel Macron. Le premier ministre polonais, Donald Tusk, a réagi aux défaites du président français et du chancelier allemand, dont le parti a également connu un revers historique. « Ceux qui sont au pouvoir en Allemagne n’ont aucune raison d’être satisfaits. Ceux qui sont au pouvoir en France ont des raisons d’être terriblement tristes », a-t-il commenté.
Il faut dire que cette défaite d’Emmanuel Macron tombe mal puisqu’elle intervient avant une série de rendez-vous internationaux. Du 13 au 15 juin, se tient notamment le sommet des dirigeants du G7, en Italie. Le président Français a été accueilli par la présidente du conseil italien Giorgia Meloni, figure incontournable de l’extrême droite en Europe.
Le chef de l’État ne se sent pas affaibli
Le 15 juin, le chef de l’État se rendra au sommet pour la paix organisé par Kiev et la Suisse. Si cette visite n’a pas été annulée, elle devrait être particulièrement rapide. Le président de la République honorera également ses rendez-vous bruxellois. Il se rendra à un premier dîner le 17 juin avec les 27 chefs d’État et de gouvernement européens.
Un nouveau conseil européen aura lieu les 27 et 28 juin, où Emmanuel Macron sera présent. En revanche, il devrait renoncer à un déplacement au Maroc prévu au début du mois de juillet, quelques jours avant le second tour des législatives.
Pour autant, Emmanuel Macron « ne croit pas » être affaibli à l’international. C’est ce qu’il a affirmé au G7. « Mes interlocuteurs sont tous des élus démocratiques. Ils ont tous dit : C’est courageux », a affirmé le président devant les journalistes.
Le président réagit à sa déroute aux élections européennes
Quatre jours après les résultats des européennes, Emmanuel Macron a gardé un goût amer suite à ce résultat. « Ça ne m’a pas fait plaisir dimanche. Ça fait 7 ans que je travaille comme un fou pour que le pays aille mieux et qu’il avance. Je l’ai pris pour moi, pour cette majorité ! Ça ne m’a pas fait plaisir, évidemment que ça m’a touché« , a-t-il confié lors d’un point presse en marge du G7.
Le chef de l’État a défendu son choix de dissoudre l’Assemblée qui est selon lui « la décision la plus démocratique qui soit ». « Demander au peuple de voter, c’est ça la démocratie. Maintenant, il faut que ce vote s’exprime en clarté », a poursuivi le président de la République.
Durant sa prise de parole, Emmanuel Macron a une nouvelle fois écarté l’hypothèse d’une démission. « Le président de la République ne changera pas d’ici l’été 2027 », a-t-il assuré. Le chef de l’État a toutefois promis un changement : « On a compris, il y a des choses qui vont changer« .
Un proche de l’entourage du président a confié à BFMTV que « si les Français lui refont confiance, il est certain que sa pratique du pouvoir sera irrémédiablement différente ». Par ailleurs, Emmanuel Macron a indiqué qu’il pensait que les Français intégreraient les Jeux Olympiques dans leurs votes et qu’ils ne voudront pas de dirigeants « pas prêts du tout ».
Ces changements opérés par le chef de l’État
Emmanuel Macron assure avoir entendu le mécontentement des Français et a fait plusieurs promesses lors de sa conférence de presse. En réponse au vote massif des citoyens au RN, il a indiqué vouloir « plus de sécurité, plus de fermeté, mais dans la République et par la République ».
Pour répondre aux inquiétudes des Français, le président de la République a promis plus de fermeté contre ceux qui « considèrent la citoyenneté française comme une somme de droit à la carte ». Le chef de l’État a rappelé son bilan, assurant que beaucoup avait déjà été fait.
Il a notamment évoqué « le recrutement de policiers, de gendarmes et des magistrats, les lois contre le séparatisme, la loi sur l’immigration… ». Des mesures qui n’ont pas été « vues et senties par nos compatriotes ». Si Emmanuel Macron assure avoir entendu la colère des Français et compte répondre à leurs préoccupations, les électeurs lui feront-ils confiance ? Réponse dans les urnes…