Régularisation des sans-papiers : Bruno Retailleau durcit les règles
La lutte contre l’immigration étant son cheval de bataille, Bruno Retailleau a pour projet d’adresser une nouvelle circulaire aux préfets.
Les exigences de Bruno Retailleau
La circulaire Retailleau en passe de remplacer la circulaire Valls ? « La voie d’admission exceptionnelle au séjour (AES) n’est pas la voie normale d’immigration et d’accès au séjour. Visant des étrangers en situation irrégulière, elle doit demeurer une voie exceptionnelle », indique notamment le ministre dans un document de trois pages.
L’objectif, apporter des changements significatifs à la circulaire déjà en vigueur sur la question de l’immigration. Jugée trop laxiste par Bruno Retailleau, elle donnait le champ libre aux préfets en matière de régularisation des étrangers en situation irrégulière. Ce, en menant une politique de cas par cas.
Depuis 2012, la circulaire Valls permet aux étrangers en situation irrégulière de demander une « admission exceptionnelle de séjour ». Une requête devenue trop fréquente selon l’actuel ministre de l’Intérieur et qui, par conséquent, perdait de son caractère exceptionnel.
Des travailleurs devant justifier de 7 ans de présence sur le territoire
Les demandes pouvaient venir de patrons cherchant à régulariser des employés, d’écoles ou encore d’étudiants engagés dans un cursus. Dans sa circulaire, Manuel Valls exigeait des préfets « une juste prise en compte des réalités humaines » en insistant sur les critères de régularisation.
De son côté, Bruno Retailleau insiste sur « la maîtrise des flux migratoires, en particulier par la lutte contre l’immigration irrégulière et le renforcement de l’intégration des étrangers en France constituant les priorités du Gouvernement ». Ainsi, il enjoint que l’étranger en situation irrégulière adhère aux « principes de la République », notamment la laïcité, mais aussi la maîtrise de la langue française. Pour finir, il souligne que les personnes susceptibles de constituer une menace à l’ordre public seront refusées.
Selon les chiffres de L’Indépendant, la circulaire Valls avait permis à 34 724 personnes d’obtenir des papiers en 2023. Soit +0,33 % par rapport à 2022. À noter que pour être admissible, un travailleur sans-papiers doit vivre depuis au moins trois ans en France et justifier d’au moins deux ans de travail. Une durée de présence que Bruno Retailleau compte ramener à 7 ans. Il présentera sa circulaire ce vendredi à l’occasion d’un déplacement dans les Yvelines.