Pourquoi Michel Drucker n’a jamais reçu Jean-Marie Le Pen dans son émission ?
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Le décès de Jean-Marie Le Pen est l’occasion de revenir sur ses relations avec des figures incontournables du paysage audiovisuel.
Jean-Marie Le Pen exclu de son plateau ? Michel Drucker s’explique
Les questions affluent après l’annonce de son décès. Personnalité politique décriée, Jean-Marie Le Pen s’est vu ignoré par de nombreuses chaînes ou animateurs de télévision. La faute aux idées tranchées qu’il brandissait avec assurance, quand bien même elles portaient atteinte à certaines communautés.
Comme beaucoup, Michel Drucker n’a jamais reçu le cofondateur du FN sur le célèbre canapé rouge de Vivement dimanche. Était-ce un choix ? Questionné à ce sujet, l’animateur s’est montré transparent. Contre toute attente, l’absence de Jean-Marie Le Pen et sa fille sur le plateau de son émission n’est pas de son fait. « Ni lui, ni elle ne m’ont demandé à être invités. Je n’ai pas eu à dire non », a-t-il simplement déclaré lors d’un entretien accordé à TV5 Monde en 2010.
Il admet toutefois qu’en cas de sollicitations de leur part, il se serait retrouvé gêné. « Je serais très embarrassé », confie-t-il avant de poursuivre : « pour faire une bonne émission, il faut être un peu en empathie, avoir tous les arguments et réunir toutes les conditions ». Autant de qualités qu’il n’était pas sûr de retrouver chez le clan Le Pen.
« Ce sont des choses qu’on ne peut évidemment pas tolérer »
D’ailleurs, Michel Drucker est presque sûr que peu d’artistes auraient accepté de se trouver sur le plateau en leur compagnie. « Ils sont toujours très réticents quand on les invite à la demande d’un homme politique, car ils ont peur d’être récupérés », explique-t-il encore. Et puis, Vivement Dimanche est avant tout une émission culturelle selon l’animateur, il n’est donc pas question d’y faire de la politique.
Malgré toutes ces explications, Marine Le Pen a jugé « scandaleux […] d’exclure de son émission le représentant, ou la représentante d’ailleurs, de millions d’électeurs ».
Or, les choses ne sont pas si simples pour l’animateur. Au-delà du point de vue professionnel, la présence de Jean-Marie Le Pen ou sa fille sur le plateau représentait un enjeu personnel. Fils d’Abraham et Lola Drucker, juifs ashkénazes, il est l’héritier d’une histoire compliquée. Pour cause, son père était prisonnier des camps de concentration de Drancy après une dénonciation et sa mère a échappé de peu à la déportation…
« J’ai des raisons personnelles d’être très blessé […] quand j’entends que les chambres à gaz étaient un détail de l’Histoire », expliquait-il alors. « Ce sont des choses qu’on ne peut évidemment pas tolérer ». Cependant, il tempère : « Pour moi, le FN, c’est compliqué. Mais j’ajoute que je n’ai aucun mépris pour les téléspectateurs qui nous regardent et qui votent Front National. Je ne leur jette pas la pierre, c’est leur problème ».
