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« Nous ne laisserons plus nous voler notre vie » : elle écrit une lettre poignante à Emmanuel Macron

Publié par Romane TARDY le 31 Mar 2020 à 17:23
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Dans Lettres d’intérieur, la nouvelle chronique de France Inter, la grande écrivaine Annie Ernaux s’est adressée au Président Emmanuel Macron. Elle y dénonce de manière poignante la politique du pays pour gérer la crise sanitaire du coronavirus.

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Annie Ernaux, la célèbre écrivaine de l’oeuvre autobiographique Mémoire de filles, a écrit au Président de la République un texte profond et poignant. Sur France Inter, dans l’émission Lettres d’intérieur, Augustin Trapenard a lu cette lettre dénonçant le discours, la politique d’Emmanuel Macron face à l’épidémie du coronavirus et rendant hommage à tous ceux qui font face à la crise sanitaire.

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« Vous êtes resté sourd aux cris d’alarme », Annie Ernaux dénonce la politique du Président

L’écrivain a commencé par reprocher au Président ses propos lors de son allocution du 16 mars annonçant le confinement et notamment le terme de guerre. « Nous ne sommes pas en guerre, l’ennemi n’est pas humain, pas notre semblable, il n’a ni pensée ni volonté de nuire, ignore les frontières et les différences sociales, se reproduit à l’aveugle en sautant d’un individu à un autre » . Elle poursuit en dénonçant le manque d’écoute du gouvernement par rapport au domaine médical : « Depuis que vous dirigez la France, vous êtes resté sourd aux cris d’alarme du monde et de la santé et ce qu’on pouvait lire sur la banderole d’une manif en novembre dernier (L’Etat compte ses sous, on comptera les morts) résonne tragiquement aujourd’hui » . 

« Et ceux dont, naguère, vous avez dit qu’ils n’étaient rien, sont maintenant tout » , l’écrivaine rend un bel hommage aux non-confinés.

Elle rend également hommage à tous ceux qui continuent de travailler et participent à faire face à la crise du coronavirus. Du soignant au livreur de pizza, elle met en avant ses professions qu’elle considère oubliées par le gouvernement : « Mais regardez, ce sont les services publics qui, en ce moment, assurent majoritairement le fonctionnement du pays :  les hôpitaux, l’Education nationale et ses milliers de professeurs, d’instituteurs si mal payés, EDF, la Poste, le métro et la SNCF. Et ceux dont, naguère, vous avez dit qu’ils n’étaient rien, sont maintenant tout, eux qui continuent de vider les poubelles, de taper les produits aux caisses, de  livrer des pizzas » .

Cette lettre est aussi un avertissement pour le Président, cette crise provoquera pour l’écrivaine de grands changements : « C’est un temps propice aux remises en cause. Un temps pour désirer un nouveau monde. Pas le vôtre!  » Elle clôture son discours sur quelques paroles d’Alain Souchon : « Sachez, Monsieur le Président, que nous ne laisserons plus nous voler notre vie,  nous n’avons qu’elle, et  rien ne vaut la vie » . Ce texte précieux au message des plus poignants est à écouter en intégralité sur France Inter.

Sources : France Inter, Les Inrocks

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