« On a envie de se barrer » : Emmanuel Macron lâché par son camp après la tempête politique
Majorité instable, dissolution de l’Assemblée nationale, débats interminables… Les députés fatiguent et attendent les vacances avec impatience.
Les députés exténués par les trois dernières années
La dissolution de l’Assemblée nationale a perturbé un certain ordre. Du moins, c’est ce qu’il semblait. Pour les députés, l’équilibre de l’Assemblée nationale vacille depuis trois ans. Trois années au cours desquelles une partie du Parlement a fait face à « un bordel permanent ». Ces mots sont ceux d’un élu qui tente de décrire au Parisien le chaos qui règne dans l’hémicycle, avec des débats qui se poursuivent jusque tard dans la nuit.
« Ça nous a cramé », reconnaît un cadre du parti Ensemble face aux journalistes. Et dans cette ambiance déjà confuse, la dissolution est venue ajouter une difficulté supplémentaire. « C’est un moment qui n’est pas facile. Il a fallu licencier nos équipes, préparer nos cartons, quitter l’Assemblée nationale sans savoir si nous y retournerions », raconte Erwan Balanant, député MoDem.
C’est pourquoi les députés perçoivent les Jeux Olympiques comme une délivrance. Selon eux, ils seront l’occasion pour l’affaire politique de passer au second plan. « Cette forme de trêve olympique va permettre de parler sport et collectif. C’est important, le collectif, dans cette période », explique Stéphane Travert, député et ancien ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. « On est tous crevés. On en parle souvent entre nous. Il y a du ras-le-bol, une fatigue mentale et physique. On a envie de se barrer », renchérit un autre député.
Partira ne partira ?
Toutefois, leur optimisme pourrait bien faire face à la désillusion. Car, on ne sait pas quand et si les députés pourront prendre des vacances. Mais ces derniers l’assurent : ils sont à bout de forces et aspirent au repos. Des doléances qui sont arrivées aux oreilles d’Emmanuel Macron, qui reconnaît sa contribution à leur état d’épuisement.
Dans les colonnes du Parisien, on apprend ainsi que le président est conscient que sa décision a généré « beaucoup de rancœurs » à son égard. Mais il ne peut rien y changer.
Maintenant, les députés rêvent de vacances en famille, ou non, loin de l’effervescence parisienne. Une perspective face à laquelle ils trépignent d’impatience. Pour cause, elle sera l’occasion pour eux de se vider l’esprit et de récupérer de plusieurs années de stress intense. D’ailleurs, ils soulignent une chose : ils ne sont pas les seuls à pâtir du climat actuel. « Il faut laisser les Français respirer un peu. Ils sont aussi fatigués que nous », fait remarquer un membre démissionnaire du gouvernement.