Nouvelle dissolution du gouvernement : une date annoncée
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Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron en juin 2024, la France peine à sortir de la crise politique. Face à l’absence de majorité, faut-il s’attendre à une nouvelle dissolution prochainement ? Plusieurs personnalités politiques l’espèrent et une possible date a même été annoncée.
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Emmanuel Macron enlisé dans une crise politique
À l’issue des élections européennes durant lesquelles les Français ont placé le Rassemblement national en tête des votes, Emmanuel Macron a pris une décision à laquelle personne ne s’attendait. Reconnaissant sa défaite, le président de la République a fait le choix de dissoudre l’Assemblée nationale.
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Une décision qui a mené à la tenue de nouvelles élections législatives anticipées. Un choix qui a conduit le président à être vivement critiqué par son entourage. Il faut dire que la décision était particulièrement risquée puisqu’il y avait de fortes chances que le camp présidentiel perde sa majorité à l’Assemblée nationale.
C’est en effet ce qui s’est passé puisque c’est l’alliance des partis de gauches (Nouveau Front populaire) qui est arrivée en tête des suffrages. À la suite de ce résultat, Gabriel Attal a déposé sa démission comme le veut la tradition. Alors que tout le monde espérait un changement rapide de gouvernement, il a fallu patienter près de deux mois.
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Le 5 septembre dernier, Emmanuel Macron a finalement fait son choix et a nommé Michel Barnier à ce poste. Un choix qui n’a pas fait l’unanimité et son impopularité s’est rapidement confirmée avec plusieurs de ses annonces qui ont fait polémique comme la hausse des impôts et des taxes.
Alors que les députés devaient voter le budget de la Sécurité sociale au début du mois de décembre 2024, l’ancien Premier ministre a voté ce texte à l’aide du 49.3. Ce qui a entrainé le dépôt d’une motion de censure de la gauche, soutenue par le Rassemblement national. Après la censure de Michel Barnier, c’est François Bayrou qui a été choisi par Emmanuel Macron pour intégrer Matignon.
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Une nouvelle dissolution demandée
François Bayrou et son gouvernement ont désormais la lourde tâche de constituer le budget de 2025, une mission difficile à mener sans majorité à l’Assemblée nationale. Comme son prédécesseur, François Bayrou ne fait pas l’unanimité auprès des autres forces politiques.
Certaines personnalités politiques ne sont d’ailleurs pas très optimistes quant à l’avenir du gouvernement. Invitée sur LCI le mercredi 29 janvier, Marine Le Pen a jugé « la dissolution inévitable ». La députée RN précise même qu’elle en fera la demande « dès l’été ou à l’automne ».
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« Je pense qu’un grand pays comme la France, dans la situation qu’il vit aujourd’hui avec l’ensemble des dangers qui pèsent sur lui, ne peut pas indéfiniment vivre sans majorité », précise celle qui a récemment perdu son père.
Marine Le Pen souhaite également demander « la modification du mode de scrutin pour qu’il soit proportionnel ». Une mesure qui permettrait selon la cheffe de file du RN de « dégager une majorité pour mener une politique ». Quelques jours plus tôt, Jordan Bardella s’exprimait également au sujet d’une dissolution.
Lors de ses vœux à la presse, le lundi 27 janvier, le président du Rassemblement national a indiqué que la tenue de nouvelles élections législatives était inévitable. « Seul le retour au peuple permettra de construire une majorité claire et stable pour le pays, conforme à sa volonté », a-t-il déclaré.
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Mais ce souhait des deux figures fortes du RN peut-il se réaliser ?
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Quelle date pour de nouvelles élections législatives ?
Une nouvelle dissolution ne devrait pas voir le jour si l’on en croit la position d’Emmanuel Macron sur le sujet. Le 10 décembre 2024, le président faisait part de sa volonté « de ne pas dissoudre l’Assemblée nationale d’ici à 2027 ». Même si le chef de l’État venait à changer d’avis, une dissolution ne pourrait pas avoir lieu tout de suite.
Selon l’article 12 de la Constitution, le président de la République ne peut dissoudre l’Assemblée nationale qu’à condition de respecter le calendrier. « Il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans l’année qui suit ces élections », peut-on lire.
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Pour rappel, les dernières élections législatives ont eu lieu les 30 juin (premier tour) et 7 juillet (second tour). La dissolution n’est possible qu’un an après la date du second tour des élections législatives, soit à partir du 8 juillet 2025.
Le scrutin doit ensuite se dérouler entre 20 et 40 jours après la dissolution, ce qui nous amène entre le 3 août et le 17 août et l’élection doit forcément avoir lieu un dimanche. Il faudra donc être patient si vous espérez une nouvelle dissolution.