Démission de Macron : la date de fin de son mandat dévoilée
Emmanuel Macron s’est enfin exprimé sur la fin de son mandat, compte-t-il démissionner ? Il donne une date pour son départ. Voici ce que le président a déclaré.
Pourquoi la politique d’Emmanuel Macron ne fonctionne pas ?
La crise politique en France est palpable. Tout le monde la voit et peut la ressentir. Cette année 2024 fut rude pour Emmanuel Macron, dans la continuité de ses deux mandats débutés en 2017 et 2022.
À chaque fois élu face au Rassemblement National de Marine Le Pen, Emmanuel Macron et son parti centriste et nouveau, En Marche (devenu Renaissance), s’est fortement éloigné des partis historiquement gagnants des présidentielles : les Socialistes et les Républicains.
Tandis que les présidents Socialistes avaient souvent l’appui des autres partis de gauche et que les Républicains avaient l’aval des autres partis de droite, Emmanuel Macron ne convainc ni la gauche ni la droite.
Est-ce que cela peut expliquer pourquoi l’Assemblée nationale est aussi divisée sous son « règne » ? Cette Assemblée divisée, elle l’est depuis 2017, depuis son premier mandat.
Emmanuel Macron ne convainc ni la gauche ni la droite.
Cela a souvent entravé Emmanuel Macron et ses gouvernements dans l’application de leurs propositions de lois. Entre 49.3 (passage de lois en force et sans vote, par exemple la Réforme des retraites), motions de censure et remaniements, Macron a eu 5 premiers ministres en 7 ans.
Jean Castex, Edouard Philippe, Elisabeth Borne et Gabriel Attal plaisaient au centre, mais pas à la droite et à la gauche. Finalement, Michel Barnier, alors Républicain, n’a pas réussi non plus à convaincre.
Le gouvernement de Michel Barnier est renversé
Après trois mois à Matignon, Michel Barnier et son gouvernement ont été renversés par une motion de censure adoptée à 331 voix.
Cette censure vient essentiellement du fait que Michel Barnier a prononcé le 49.3 pour le passage du budget de la Sécurité sociale dans le cadre du projet de loi des finances 2025.
L’Assemblée, divisée en trois gros blocs (gauche, centre et droite), n’était pas d’accord avec ce budget censé permettre de limiter la dette nationale.
Le premier ministre a donc démissionné et ce 5 décembre 2024, nous n’avions donc plus de premier ministre. Emmanuel Macron a alors pris la parole dans une allocution très attendue.
Certains pensaient qu’il dévoilerait le nom de son sixième premier ministre, mais il ne l’a pas fait. Il a déclaré qu’il en choisirait un dans les prochains jours.
Michel Barnier quitte son rôle de premier ministre, occasionnant dans le même temps une très bonne nouvelle pour les retraités.
Le projet de loi des finances 2025, le nerf de la guerre
La décision est tombée. Le gouvernement de Michel Barnier ne sera resté à Matignon que trois mois, c’est l’un des mandats les plus courts depuis les années 60. C’est également la première en plusieurs décennies qu’un gouvernement est renversé par la motion de censure votée.
Michel Barnier avait du mal à convaincre, en candidat inattendu au poste de premier ministre. Un Républicain alors que c’est la gauche qui avait remporté les législatives en majorité relative.
Il est arrivé à un moment très complexe, alors que la France souffre de sa dette nationale. Une dette de plus de 3000 milliards d’euros, qui a valu au pays d’être épinglé par l’Union européenne.
Alors qu’il a été nommé tardivement par Emmanuel Macron, laissant passer les Jeux Olympiques de Paris après les résultats des législatives, Michel Barnier a détaillé le budget 2025 « en quinze jours », un projet de loi des finances pour 2025 qu’il qualifiait d’imparfait, mais qui pouvait répondre à l’urgence.
Cependant, plusieurs mesures n’ont pas plu aux députés, notamment de la gauche et de la droite. La désindexation des retraites sur l’inflation et le déremboursement de certains soins et médicaments, pour ne citer que certaines.
Un 49.3 pour deux motions de censure
Ainsi, durant le débat concernant le budget de la Sécurité sociale, Michel Barnier en est venu à une évidence : l’Assemblée est divisée en trois grands blocs (gauche, centre et droite) et le budget ne trouverait pas de consensus.
Il a donc prononcé le 49.3, permettant de faire passer la loi sans vote des députés. Dans la seconde, une motion de censure a été déposée par la gauche. Une deuxième a également été déposée par la droite.
Ce 4 décembre 2024, les députés ont alors voté et le résultat est tombé très rapidement. Pour être adoptée, la motion de censure devait obtenir une majorité de votes « pour ». Cette majorité a été atteinte avec 331 votes « pour ».
Nous savons que la gauche et le Rassemblement National ont voté pour cette motion. La motion ayant été votée, elle fait désormais tomber le gouvernement en place.
Michel Barnier démissionne et pas de budget 2025 ?
Depuis ce 5 décembre 2024, la France a un premier ministre démissionnaire. Pour cause, Michel Barnier a démissionné et son gouvernement est renversé.
Maintenant, Emmanuel Macron est en train d’étudier la liste des remplaçants. Il doit désormais choisir un nouveau premier ministre, lequel nommera à son tour ses ministres.
D’ailleurs, ce 5 décembre au soir, Emmanuel Macron va prendre la parole et va certainement donner le nom de son sixième premier ministre en sept ans.
Nouveau premier ministre imminent, nouveau gouvernement, mais pas de budget pour 2025 ? En tout cas, les mesures annoncées dans le projet de loi des finances 2025 ne seront donc pas adoptées pour janvier. Il est très possible que le budget de 2024 soit d’ailleurs reconduit.
Censure de Barnier : une situation chaotique à venir ?
Néanmoins, beaucoup de citoyens s’inquiètent de la situation à venir. La dette nationale risque encore de se creuser avec le budget de 2024, mais il pourrait y avoir d’autres conséquences.
Parmi elles, Michel Barnier avait déclaré que « 18 millions de Français verront leurs impôts augmenter » et que certains foyers deviendraient alors imposables si le budget 2025 n’était pas adopté.
Il pourrait aussi y avoir du changement du côté des retraites. Récemment, Elisabeth Borne, l’ex-première ministre, a d’ailleurs fait une déclaration inquiétante sur ce sujet.
Selon elle, sans budget voté pour 2025, « ça veut dire qu’au 1ᵉʳ janvier, votre carte vitale ne marche plus. Ça veut dire que les retraites ne sont plus versées. Ça veut dire au bout d’un moment que les fonctionnaires ne sont plus payés », a-t-elle dit chez LCI.
Alors, même si la situation reste floue, de nombreux autres politiques ont tenu à rassurer les français sur ce sujet. Marine Le Pen ou encore Manuel Bompard ont assuré qu’il n’y aurait pas de « shutdown » soit d’arrêt de l’administration en cas de censure.
Grâce à la censure, les pensions de retraite vont augmenter en 2025
Mais, il y aura bel et bien un gros changement pour les retraités, et un bon ! Alors qu’une augmentation des pensions était déjà prévue pour 2025, les pensions de retraites vont finalement augmenter grâce à la censure.
Le gouvernement de Michel Barnier est censuré et renversé. Dans ce cadre, le budget de 2025 et ses 60 milliards d’économies passent à la trappe. Et donc, la sous-indexation des retraites ne sera pas non plus mise en place.
Michel Barnier prévoyait de désindexer les retraites sur l’inflation. Cette mesure a justement mené à la censure de son gouvernement. Finalement, avec cette censure, la désindexation ne se fera pas.
Si les retraites sont indexées sur l’inflation, elles sont revalorisées en fonction de celle-ci. Dans peu de temps, dès janvier, les retraités vont donc recevoir une plus grosse pension, revalorisée de 1,6 %.
Initialement, les pensions devaient augmenter de 0,8 %, mais cette censure a permis de faire progresser de chiffre à 1,6 %.
Peu avant la censure de Michel Barnier, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, s’était exprimé sur le sujet chez Franceinfo. « Les retraités seraient effectivement gagnants », avait-elle déclaré.
« Si on peut dire qu’il y a des gagnants, parce qu’effectivement, ils verraient leurs pensions indexées sur l’inflation », a-t-elle aussi ajouté.
Emmanuel Macron va-t-il prendre les pleins pouvoirs ou démissionner ?
Et, en attendant ce discours, beaucoup de citoyens étaient inquiets. Certains, d’un côté, pensaient qu’il allait annoncer qu’il prendrait les pleins pouvoirs en actionnant l’article 16 de la Constitution.
Lassé de devoir se plier aux vouloirs des députés dans une Assemblée divisée, le président semble avoir du mal à garder le pouvoir et à faire ce qu’il désire.
Sur Arte, Juliette Méadel, ex-secrétaire d’État, a notamment parlé d’une « politique jupitérienne du tout ou rien », au sujet du président.
Et d’un autre côté, certains Français pensaient qu’Emmanuel Macron allait annoncer qu’il voulait démissionner. Démissionner, pour Emmanuel Macron ? Beaucoup de gens le demandent.
Ce n’est pas pour rien qu’une procédure de destitution avait été engagée par La France Insoumise. Sauf que, d’après les dernières informations, Emmanuel Macron ne compte absolument pas partir.
Dans son allocution, le président a renvoyé la balle à la droite et à la gauche, ceux qui ont voté la motion de censure contre Michel Barnier.
Emmanuel Macron a notamment évoqué une forme d’alliance contre lui de la part du LFI et du RN. Il n’a pas explicitement cité ces partis, mais il l’a sous-entendu.
Et, toujours dans cette allocution, le président a répondu aux rumeurs et aux demandes de démission. Évoquant « l’irresponsabilité des parlementaires », il a néanmoins assuré qu’il ne comptait pas partir.
« Le mandat que vous m’avez démocratiquement confié est un mandat de cinq ans et je l’exercerai pleinement jusqu’à son terme« , a alors déclaré le président.
Tandis que de nombreux français ont peur des conséquences de cette censure, Emmanuel Macron a toutefois tenu à rassurer. Selon lui, il y aura bien un budget 2025, mais pas pour la fin d’année.
Après nomination d’un nouveau gouvernement, un nouveau projet des finances pour 2025 sera alors rédigé et représenté. En attendant, c’est le budget 2024 qui sera reconduit.