« La photo m’a éblouie » : Rokhaya Diallo critique la photo de groupe du Nouveau front populaire et ça ne passe pas (vidéo)
L’activiste et chroniqueuse Rokhaya Diallo a récemment fait forte impression en soulignant la faible inclusion des personnes non-blanches au sein du Nouveau front populaire (NFP).
Invitée sur BFM TV, Diallo n’a pas mâché ses mots en critiquant l’absence de diversité visible sur le cliché de groupe du NFP. Une déclaration qui a provoqué un débat houleux et passionné en direct.
Diallo n’a pas hésité à qualifier le portrait de famille du Nouveau front populaire d’« éblouissante », mais pas dans le sens positif du terme. Selon elle, l’image manquait cruellement de pluralité. En tant que fondatrice de l’association Les Indivisibles, elle milite depuis longtemps pour une meilleure inclusion des minorités dans les sphères publiques et politiques.
« Quand on regarde la photo de groupe du Nouveau front populaire, on ne peut pas dire que les personnes issues de quartiers populaires soient très visibles. Et pourtant, ce sont celles qui se mobilisent systématiquement, que ce soit pour La France insoumise ou pour le NFP », a-t-elle affirmé avec conviction.
Réactions et polémiques en chaine
Les propos de Rokhaya Diallo ont trouvé écho auprès de Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, qui a reconnu le problème en déclarant : « Vous avez raison. Ouais, mais moi aussi. » Cependant, l’émission a rapidement pris une tournure plus polémique lorsque Charles Consigny, avocat et chroniqueur, a exprimé son « choc » face aux paroles de Diallo.
« C’est bien, ce n’est pas une approche racialiste des choses que de dire “la photo m’a éblouie”. Il y avait trop de blancs sur la photo ? Vous imaginez quelqu’un qui dirait qu’il y a trop de Noirs sur une photo ? Vous vous rendez compte ? », a-t-il lancé avec véhémence. Consigny est allé jusqu’à attaquer Diallo en la qualifiant de raciste, une accusation qu’elle a fermement rejetée en insistant sur l’impératif d’une mise en avant égalitaire de tous les citoyens.
Diallo a ensuite comparé le manque de visibilité des personnes non-blanches en politique à la sous-représentation des femmes dans certains milieux professionnels. Elle a évoqué la loi imposant des quotas de parité dans les entreprises, suggérant que des mesures similaires pourraient être nécessaires pour assurer une présence équitable de toutes les communautés dans la sphère politique.
Une comparaison avec la parité hommes-femmes
En réponse à cette idée, Consigny a demandé si Diallo était favorable aux « contingents ethniques ». Sa réponse, tout en nuance, a souligné son désir d’une projection équitable et non de quotas stricts. « Je suis pour une représentation juste de tous nos concitoyens, quelle que soit leur couleur. S’appeler Charles et vouloir m’expliquer… », a-t-elle commencé avant d’être interrompue par Consigny, exacerbant encore plus la tension entre les deux.
L’échange s’est conclu avec Diallo critiquant la gauche française pour son « incapacité à mettre en avant des personnes non-blanches ». D’après elle, le portrait d’équipe du Nouveau front populaire ne reflète pas la France telle qu’elle est réellement. Un constat amer, mais indispensable, selon elle, pour faire avancer la cause de la complexité et de l’insertion dans la politique française.
Accrochage entre Rokhaya Diallo et Charles Consigny pic.twitter.com/3G4UwhrKQQ
— L'oeil Medias (@LoeilMedias1) July 8, 2024
Le débat autour de la représentativité en politique française, relancé par Rokhaya Diallo, soulève des questions essentielles sur la diversité et l’inclusion. Alors que certains voient en ses propos une critique justifiée, d’autres y perçoivent une polarisation inutile. Quoi qu’il en soit, cette discussion met en lumière l’importance de la pluralité dans la projection politique et la nécessité de poursuivre le dialogue pour une communauté plus égalitaire. La route est encore longue, mais chaque pas en avant, chaque prise de parole courageuse rapproche un peu plus la France de cet idéal.