Une guerre civile à l’issue des élections ? Emmanuel Macron craint le pire
À quelques jours du premier tour des élections législatives anticipées, Emmanuel Macron a fait une déclaration qui n’a pas fait l’unanimité. Le président a exprimé ses craintes d’une guerre civile, s’attirant les foudres des oppositions et de son propre camp.
Le camp présidentiel en danger pour les élections législatives
D’après un récent sondage réalisé pour Le Point, le camp présidentiel est en grand danger puisque leurs intentions de vote pour les législatives anticipées sont loin derrière le Rassemblement national et le Nouveau Front Populaire.
Le NFP stage à 30 % d’intentions de vote tandis que la majorité présidentielle se hisse difficilement à 19,5 % d’intentions de vote. Le RN se distancie de plus en plus des autres listes, séduisant 34,5 % des sondés. À noter que la participation est en forte hausse avec 64, 5%.
Pour l’heure, les sondages ne sont pas favorables à Emmanuel Macron puisque la majorité présidentielle reconduirait 65 à 100 députés, bien loin d’une majorité. Le chef de l’État tente donc par tous les moyens d’inciter les Français à voter en sa faveur. La stratégie d’Emmanuel Macron pour sorti vainqueur de ses élections législatives est de se positionner comme un rempart face aux « deux extrêmes ».
Emmanuel Macron évoque le scénario d’une guerre civile
À quelques jours du premier tour des élections législatives, Emmanuel Macron continue de faire campagne contre l’avis d’une partie de son camp. À chaque prise de parole, le président de la République nous dévoile une nouvelle phrase choc. Largement devancé dans les sondages, le camp présidentiel dramatise son discours pour gagner des voix.
Ce lundi 24 juin, le chef de l’État était l’invité du podcast « Génération Do It Yourself », dans lequel il s’en est encore pris au Rassemblement national et à La France insoumise. Selon lui, les programmes de ces deux partis vont mener à « une guerre civile ». Le président cherche à se positionner comme une troisième voie rassurante car « portée par un Premier ministre et des responsables politiques que vous connaissez », écrivait-il dans sa lettre.
Emmanuel Macron fustige « la réponse de l’extrême droite » en matière d’insécurité, « parce qu’elle renvoie les gens ou à une religion ou à une origine, (…) elle divise et elle pousse à la guerre civile ». Tandis que LFI propose « une forme de communautarisme », estimant que « c’est aussi la guerre civile derrière, parce que c’est d’abord renvoyer des gens exclusivement à leur appartenance ou religieuse ou communautaire ».
Le chef de l’État cible de critiques après cette déclaration
Une déclaration qui n’a pas plu aux partis concernés. Les deux camps ont rapidement réagi contre le chef de l’État. « Un président de la République ne devrait pas dire cela », a répliqué Jordan Bardella. Jean-Luc Mélenchon a accusé Emmanuel Macron d’être « toujours là pour mettre le feu ».
Les critiques ont été nombreuses suite à cette nouvelle intervention d’Emmanuel Macron. À gauche comme à droite, les critiques pleuvent… « Emmanuel Macron est prêt à dire n’importe quelle bêtise, prêt à répandre n’importe quelle fake news, pour essayer de sauver ce qu’il pourra sauver de son camp. Ses propos sont révélateurs de sa fébrilité et sont la démonstration qu’il perd pied », a par exemple réagi la députée sortante du RN, Edwige Diaz.
Le communiste Ian Brossat a lui renvoyé l’accusation du chef de l’État : « Au contraire, c’est lui qui a semé le chaos dans le pays depuis sept ans. Je rappelle que les Gilets jaunes, c’était pendant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Nous avons aujourd’hui un pays qui est à cran, avec des inégalités qui se sont accrues. C’est le résultat de la politique d’Emmanuel Macron ».
Les figures politiques sont nombreuses à pointer du doigt une stratégie de la peur. Xavier Bertrand a accusé le chef de l’État de vouloir faire peur au Français, quand Éric Ciotti dénonce une « stratégie de la peur pas responsable » de la part du président.
Le président lâché par son propre camp
Outre l’opposition, Emmanuel Macron est aussi critiqué dans son propre camp. « C’est insupportable », lance un ministre en campagne. Les propos du président ne font pas du tout l’unanimité parmi ses proches. Un cadre de Renaissance affirme : « je ne le comprends plus ».
« Il est dans la surenchère, on perd notre boussole politique », déplore de son côté un député sortant. Ce dernier pense qu’il s’agit de la part du président d’une tentative d’inquiéter les électeurs âgés afin qu’ils reviennent vers le camp macroniste.
Visiblement, même Gabriel Attal n’est plus sur la même longueur d’onde que le chef de l’État. Interrogé le lundi soir sur la déclaration du président de la République, le Premier ministre a refusé de reprendre l’expression de « guerre civile ».
Gabriel Attal s’est montré plus nuancé, il a reproché au RN et à LFI d’avoir la « haine comme carburant » et de contribuer « à dresser les uns contre les autres ». Il estime « que la victoire des extrêmes, de l’extrême droite, libérerait » des « pulsions et pourrait conduire effectivement à des violences« .